Risquons-tout

de Filip van Luchene

Traduit du néerlandais par Monique Nagielkopf

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Belgique
  • Titre original : Risquons-tout
  • Date d'écriture : 2005
  • Date de traduction : 2005

La pièce

  • Genre : Drame à trois voix.
  • Nombre d'actes et de scènes : 2 actes
  • Décors : 1
  • Nombre de personnages :
    • 3 au total
    • 3 homme(s)
  • Durée approximative : 2 heures
  • Création :
    • Période : novembre 2001
    • Lieu : Bruxelles KVS, mise en scène de Lucas Vandervost
  • Domaine : protégé
  • Lecture publique :
    • Date : juillet 08
    • Lieu : Festival d'Avignon, dirigée par Patrick Pineau

Édition

Résumé

Risquons-tout, c'est le nom d'un village à la frontière franco-belge. Un nom qui possède une charge ironique, un endroit où l'on pourrait tout oser, où l'on adopterait presque une attitude héroïque envers l'existence. Voilà qui est très éloigné du jugement que l'on porte en général à l'égard des habitants de Flandre occidentale. On les dit très calculateurs, on les considère comme des gens qui éliminent tous les risques, qui jouent toujours la sécurité. Filip Van Luchene décrit donc la vie d'une petite communauté qui essaie de subsister grâce à l'industrie du tapis. Mais le textile souffre d'une crise économique. Ces petits entrepreneurs rendent leur vie intéressante en se racontant des histoires. Le mensonge est le sel de leur existence. Face à cette existence provinciale, très petite-bourgeoise, Filip Van Luchene introduit le rêve du Progrès. Une autoroute va arriver tout près du village qui va entrer dans une nouvelle dimension, qui va s'ouvrir au commerce international. Mais là encore, les espoirs de ces petites gens ne seront pas exaucés. La pièce progresse vers la catastrophe, une scène apocalyptique qui se déroule précisément sur la nouvelle autoroute...

Regard du traducteur

Filip Van Luchene est un doux humaniste. Même s'il décrit la mesquinerie des hommes, il laisse transparaître dans ses textes une affection chaleureuse à leur égard. La tentative d'échapper à la routine l'attendrit. Tout se passe comme si l'homme n'est homme qu'au moment où il met son imagination en branle. Nous comprenons leurs frustrations, nous rions de leurs échecs, mais nous ne méprisons jamais ces personnages. La forme de ses pièces est celle d'un théâtre de la narration. Quelques personnages racontent des histoires parallèles, qui s'entrelacent progressivement, jusqu'à ce qu'elles se rejoignent dans la catastrophe finale. De ses comédiens, Filip Van Luchene n'attend pas qu'ils se mettent dans la peau de leur personnage. Il apprécie la tension entre l'acteur et le rôle, entre l'être et le paraître. C'est pourquoi son théâtre est un théâtre du mot, dans lequel l'auteur fait appel à l'imagination des spectateurs. Cette forme théâtrale caractérise d'ailleurs plusieurs dramaturges flamands contemporains. La réputation de Filip Van Luchene a grandi progressivement et son travail artistique a été couronné par le Prix de la culture de la Communauté flamande pour le théâtre en 1997, le prix le plus prestigieux de Flandre.