Croire aux monstres

de Melissa Bubnic

Traduit de l'anglais par Catherine Hargreaves et Adélaïde Pralon

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Australie
  • Titre original : I Do Believe in Monsters
  • Date d'écriture : 2013
  • Date de traduction : 2021

La pièce

  • Genre : comédie noire
  • Nombre d'actes et de scènes : 32 scènes
  • Décors : Dans une petite ville : chez les habitants, au pub, au cabinet du médecin, au poste de police, dans un motel, dans la forêt.
  • Nombre de personnages :
    • 16 au total
    • 9 homme(s)
    • 7 femme(s)
    • + un ours de mauvais augure joué par un ou plusieurs des acteurs.
  • Durée approximative : 120 mn
  • Domaine : Protégé. Représentée par Lily Williams Lily.Williams@curtisbrown.co.uk

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Dans une petite ville apparemment sans histoire, une fille de 7 ans disparaît soudain. Toute la population est en émoi. Qui a bien pu commettre un tel crime ? La communauté se rassemble pour retrouver la petite Hayden… et se déchire presque aussitôt pour protéger ses sales petits secrets. Les sœurs siamoises commentent tout ce qui se passe. Le médecin et sa famille tentent de venir en aide à la famille d’Hayden, mais leur intimité se révèle aussi sordide que le drame qui bouleverse le quotidien paisible des habitants. Matthew, le frère d’Hayden se mure dans le silence et la culpabilité. Au fond, la plupart des gens préfèrent accuser Adebayo, le Nigérien nouveau venu, à qui la fillette a un jour offert une fleur. Les policiers tentent de maintenir le calme tout en restant à l’abri des ragots. Très vite, on comprend que loin de l’enquête de police, la pièce se sert du fait divers pour explorer avec humour les travers d’un échantillon d’humanité, explorer ses pulsions les plus sourdes, ses désirs les plus secrets, ses penchants inavouables, sa violence intrinsèque. Dérangeant et drôle, le texte parle aussi du besoin de gratter là où ça démange, de la fin du monde et des danseurs de claquettes en mal d’amour.

Regard du traducteur

Melissa Bubnic n’a peur de rien. Dans une pièce aux airs de films de David Lynch, elle nous dérange, nous fait rire, nous effraie et nous questionne sur notre nature profonde. Sans un mot de trop, elle réussit à développer tout un panel de personnages, passant des scènes de famille réalistico-sordides aux monologues en gros plan – ou « confessions » – dans lesquelles les personnages, sous prétexte de nous parler de la disparition d’Hayden, nous livrent des bribes de leurs secrets inavoués. Personne n’est épargné, ni le médecin lubrique, ni les mères de famille dépassées, ni les célibataires paumés, sauf peut-être Adebayo, l’étranger qui se retrouve malgré lui au cœur du drame.

Les pièces de Melissa Bubnic partent souvent de situations ordinaires pour verser peu à peu dans la démesure. La violence de tous les personnages est présente dès le début, en sourdine, augmente et finit par prendre des allures de Grand Guignol. Et toujours, en arrière-plan, rôde l’Ours de Mauvais Augure géant, vision, présage ou mascotte ambiguë, qui observe l’action.

Le thème central de la pièce est dans le titre. Dans une petite ville apparemment paisible, se cachent des monstres, le ravisseur d’Hayden, bien sûr, mais finalement tout un chacun, mu par ses désirs tordus, ses regrets dévorants, ses pulsions incontrôlables. Melissa Bubnic nous tend un miroir à peine déformé de notre humanité et, dans un genre bien à elle, signe une comédie grinçante et terriblement réjouissante.