Mousefuckers

de Almir Imširević

Traduit du bosniaque par Karine Samardžija

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Bosnie
  • Titre original : Mousefuckers
  • Date d'écriture : 2009
  • Date de traduction : 2012

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 12 tableaux
  • Nombre de personnages :
    • 4 au total
    • 2 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 120 mn
  • Création :
    • Période : 2009
    • Lieu : SARTR (Sarajevo, Bosnie-Herzégovine)
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

De nos jours, un couple de réfugiés bosniens, Enki et Ajša, mène une vie un peu terne en Suisse, dans la ville de Genève. Le jour de son anniversaire (le 9 novembre, date de la destruction du pont de Mostar par les forces armées croates, le HVO) Ajša fait la connaissance d'un couple serbe, Gile et Tamara, qu'elle invite spontanément chez elle. Elle se sent heureuse de retrouver enfin des gens qui parlent la même langue, avec qui elle pourra partager la nostalgie du pays, puisque tous auront quitté leurs maisons au début de la guerre ou au cours de celle-ci. Mais rien ne se jouera en vérité de cette première vision idéale, idyllique. Ce sont bien vite les différences de langage et de mentalité qui vont prendre corps tout au long de la pièce.

Enki, le compagnon d’Ajša, se révèle être un personnage sombre. Dans leur appartement on n'écoute pas de musique, mais les bandes enregistrées des sonorités quotidiennes de Sarajevo, archives étonnantes d'un temps disparu. On peut y trouver également un vieil annuaire téléphonique, qui a pour seule utilité de pouvoir retrouver de vieilles connaissances, amis, ex-petites-amies, professeurs… Cet annuaire revêt également d’autres fonctions, il s’avère utile pour asséner un bon coup sur la tête de quelqu'un – un Serbe, par exemple.

Regard du traducteur

Mousefuckers est un drame d’Almir Imširević, écrit en 2009. La pièce s’inscrit dans le projet « After the Fall » du Goethe Institut de Munich pour lequel 19 auteurs ont présenté des textes dramatiques s’inspirant des changements socio-économiques et politiques en Europe, 20 ans après la chute du mur de Berlin.

Mousefuckers traite de la question de l’exil. Le texte aborde une tragédie de notre temps dans une veine comique, parfois proche du burlesque. Il fonctionne sur le mode du quatuor : deux couples (Enki-Ajša, originaires de Bosnie ; Gile-Tamara, originaires de Serbie) enfermés dans un espace clos, l’appartement du premier couple. D’un point de vue structurel, l’exposition de la situation se constitue à mesure que l’espace vital se resserre. Les conversations prennent une tournure de plus en plus agitée, elles passent tour à tour de la trivialité au tragique, révélant au passage les dysfonctionnements des deux couples. Le texte se déploie alors dans un espace confiné, claustrophobique, où chacun se montre en spectacle. La tension monte, les masques tombent et… tout bascule !

Les personnages de cette tragédie moderne sont tous traversés par le même sentiment d’impuissance et d’anxiété. Ils expriment en creux l’enfermement de l’exilé dans une vie sans ancrage.

La pièce a été créée en 2009 au SARTR (Sarajevo), sous la direction de Faruk Lončarević.

Elle a reçu le prix du meilleur texte dramatique la même année au Festival de Zenica (Bosnie).