Mort tragique d’un analyste économique

de Vedrana Klepica

Traduit du croate par Olivier Lannuzel

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Croatie
  • Titre original : Tragična smrt ekonomskog analitičara
  • Date d'écriture : 2013
  • Date de traduction : 2020

La pièce

  • Genre : drame
  • Nombre d'actes et de scènes : 12
  • Décors : La pièce ne comporte aucune didascalie, aucune indication scénique mentionnant des décors. Les dialogues donnent à comprendre que certaines scènes se déroulent dans les locaux d’une radio, dans une réception organisée par une fondation et dans un bar.
  • Nombre de personnages :
    • 4 au total
    • 2 homme(s)
    • 2 femme(s)
    • Les personnages ne sont caractérisés que par leur fonction : l’amie (par ailleurs organisatrice d’une fondation), la femme du café (veuve de guerre), l’investisseur (lié en affaires au père de la victime) et le journaliste radio.
  • Durée approximative : 90 mn
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Un jeune homme est mort, exécuté en plein jour au centre de Zagreb. Il avait contre lui d’être le rejeton d’une famille au cœur du pouvoir politique et économique. On ne le verra jamais. Quatre personnages se croisent, évoquent sa mort, leur relation à l’événement, leur place dans la société, leurs préoccupations individuelles. Quatre personnages aux profils très différents qui, ce faisant, dessinent le tableau d’une société en transition, livrée aux profiteurs de guerre, au marché capitaliste et à la mafia : un investisseur mêlé à quantité d’affaires douteuses liées à la privatisation des entreprises publiques, grand donateur de fondations ; un journaliste, éloigné des fondamentaux de sa profession, pris dans la connivence avec les milieux politico-financiers ; l’ancienne petite amie, qui se prétend désintéressée par les pratiques de pouvoir et ne peut manquer d’en profiter ; une veuve, plongée dans la dépression depuis la guerre et la perte de son mari expédié au front.

Regard du traducteur

Dans cette pièce écrite et montée en 2013, Vedrana Klepica est fidèle aux thèmes qui lui sont chers : la nature criminelle d’un régime revêtu des atours de la démocratie libérale, et les rapports de domination, qu’ils soient de classe ou de genre. L’humour dont elle use a tout du scalpel : qu’ils soient mités par des digressions déplacées ou des répétitions vides de sens, les dialogues sont témoins du cynisme, de l’absence de compassion ou de la résignation auxquels se sont abandonnés, bon gré mal gré, les personnages et la société tout entière. Mais tout n’est pas perdu : après la messe d’enterrement du jeune assassiné, tout le monde est invité à aller déjeuner dans un nouveau restaurant de poisson : le saint-pierre y est d’une grande fraîcheur.