Mikvé - Bain rituel. Histoire d'un lieu, histoires de femmes

de Hadar Galron

Traduit de l'hébreu par Jacqueline Carnaud et Maayane Dalsace

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Israël
  • Titre original : Mikvé. Sipour al nashim ve-al makom
  • Date d'écriture : 2004
  • Date de traduction : 2020

La pièce

  • Genre : théâtre contemporain
  • Nombre d'actes et de scènes : deux actes - 7 scènes
  • Décors : À l'intérieur d'un établissement de bain rituel (mikvé), deux espaces : le vestibule et le bassin lui-même.
  • Nombre de personnages :
    • 8 au total
    • 8 femme(s)
    • 8 femmes, dont un rôle muet tenu par une fillette d'une dizaine d'années
  • Durée approximative : 90 mn
  • Création :
    • Période : 2004
    • Lieu : théâtre Beit Lessin, à Tel Aviv
  • Domaine : protégé - agent : The Institute of Israeli Drama

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Le Mikvé (bain rituel) est le lieu physique où se déroule l'histoire racontée dans cette pièce, mais c'est aussi un lieu spirituel où se retrouvent chaque mois les femmes qui vivent dans un monde religieux dont les lois, les rites et les devoirs leur sont imposés par les hommes.

Sous les eaux tranquilles d'un rite de purification s'agitent les secrets, les mensonges et les blessures de la vie de huit femmes - huit destins que va soulever une vague de révolte, de courage, de mise à nu de la vérité.

Le mikvé est-il, comme l'affirme la tradition religieuse, un rituel de purification et de régénérescence spirituelle ou bien une pratique anachronique et patriarcale d'oppression ?

Au cœur du drame qui va se nouer, deux personnages, Léa et Téhila. Léa est une femmme battue mariée à un notable en vue de la communauté. Bien qu'elle porte des traces très visibles des mauvais traitements dont elle est victime, personne ne veut reconnaître la vérité - pas même elle, car les risques encourus seraient le bannissement de cette société et la perte définitive de ses enfants. Téhila est une toute jeune fille qui vient pour la première fois au mikvé la veille de son mariage et qui est littéralement terrifiée à l'idée de coucher le lendemain avec un homme qu'elle ne connaît pas mais à qui elle a été promise.

Toutes engagées dans une pratique stricte du judaïsme, mais chacune pour des raisons différentes, ces huit femmes - sorte d'échantillon d'une partie de la société israélienne actuelle - trouveront-elles le chemin de la solidarité et de l'émancipation ?

Regard du traducteur

La pièce tire l'essentiel de sa force de ce que son auteur, Hadar Galron, qui elle-même vient d'un milieu ultraorthodoxe, ne cherche pas à s'échapper de ce milieu, mais, au contraire, à le transformer de l'intérieur en modifiant la place qu'y occupe traditionnellement la femme. Le tableau qu'elle brosse paraît si juste et l'atmosphère qui s'en dégage si authentique, qu'on peut en effet espérer une prise de conscience puis un lent travail d'émancipation qui, un jour, feront de cet espace clos, un lieu d'épanouissement, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes.

Huit histoires de femmes de générations, de destins et de sensibilités différentes tissent une intrigue où s'affrontent, d'un côté, un attachement rigide à la règle religieuse et une soumission séculaire à l'ordre établi, incarnés par Chochana, la responsable de l'établissement de bain, et de l'autre, portés par Noa, sa nouvelle assistante, une empathie spontanée pour les souffrances des autres et un profond désir de leur venir en aide, au risque d'ébranler les fondements de cette société. De cet affrontement naîtront un début de révolte - qui n'est pas sans évoquer le combat mené, dans un autre contexte, par Lysistrata - un mouvement de solidarité, voire même une sororité porteuse d'avenir. Victoire, mais victoire amère, car toutes n'y survivront pas.