La Maison sur Monkey Island

de Rebekka Kricheldorf

Traduit de l'allemand par Leyla Rabih et Frank Weigand

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Allemagne
  • Titre original : Das Haus auf Monkey Island
  • Date d'écriture : 2018
  • Date de traduction : 2020

La pièce

  • Genre : comédie
  • Nombre d'actes et de scènes : Six tableaux qui comportent parfois plusieurs scènes
  • Décors : La cuisine d'une maison luxueuse située sur une île isolée de l'océan Pacifique.
  • Nombre de personnages :
    • 4 au total
    • 2 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 90 à 120 minutes
  • Création :
    • Période : 23 février 2019
    • Lieu : Oldenburgisches Staatstheater
  • Domaine : protégé : Les textes de Rebekka Kricheldorf sont représentés par Kiepenheur Bühnenvertrieb à Berlin.

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

La cuisine d'une maison située sur une île isolée de l'océan Pacifique abrite une équipe d'experts : la psychologue Kristina, Hannes, sociologue, André, maître en manipulation spécialisé en neuro-économie, et Ann, la neurobiologiste. Ils sont les invités de la société Animalsdelight et ils sont censés réaliser quelque chose de quasi impossible : la commercialisation parfaite de viande produite in vitro, à partir de cellules souches. S'ils réussissent, aucun de nos amis à quatre pattes n'aura plus à perdre la vie pour un hamburger, le climat mondial s'améliorera de manière évidente et l'équipe d'experts sera assurée de la gratitude de l'humanité toute entière, pour la haute valeur éthique de son travail. Cependant, le burger in vitro coûte dix fois plus cher que l’original… il faut donc conjuguer tous les efforts de ces spécialistes pour manipuler le centre de récompense du cerveau humain de manière à ce qu'un changement de paradigme puisse avoir lieu.

Mais ce qu’Ann, André, Hannes et Kristina ne savent pas, c'est qu'ils font eux-mêmes partie de l'expérience. Car la maison de Monkey Island est une maison intelligente, qui traque les besoins intimes de ses habitants. Cela s'applique non seulement à leur variété préférée de chips ou à leur musique préférée pour la douche du matin, mais "l'esprit de la maison" aide aussi à choisir la chaîne porno la plus adaptée aux fantasmes de chacun, ou la drogue la plus addictive… Peu à peu ils comprennent la situation dans laquelle ils sont piégés…

Regard du traducteur

C’est une résidence au Hanse-Wissenschaftskolleg de Delmenhorst qui a donné à Rebekka Kricheldorf l'occasion de développer le matériel de sa nouvelle pièce en contact étroit avec des universitaires de diverses disciplines.

Quatre experts sont réunis pour développer une stratégie de marketing pour un produit qui bouscule les habitudes alimentaires et culturelles du genre humain. Leur travail même réveille de nombreuses questions, suscite des conflits, et la situation de surveillance permanente dans laquelle ils se trouvent agit comme un catalyseur de leurs angoisses.

Peu à peu, la maison dans laquelle ils sont censés effectuer ces recherches s'avère très bien informée des préférences et des traumatismes de ses occupants. La chaîne porno sur le téléviseur de Hannes fonctionne selon ses goûts, Ann reçoit exactement les mêmes chips qu'elle mangeait quand elle était enfant, et la radio dans la chambre d'André continue à diffuser sa musique préférée. Tous ces détails se révèlent être des déclencheurs et réveillent les addictions des personnages.

Face à ce Big Brother, les personnages mettent en question la perfidie de l'algorithme. Sont-ils invités en tant qu'experts - ou en tant que cobayes ?

Le texte alterne entre des réflexions et un débat à la profondeur passionnante et des frictions entre les personnages qui prennent, comme souvent chez l’auteure, la forme d’une comédie sociologique. La recherche scientifique de l’hormone du bonheur permet-elle d’imaginer une forme d’utopie dans laquelle des personnes émancipées seraient délivrées de la dépendance et feraient librement usage de la technologie ?