La Forteresse Europe

de Tom Lanoye

Traduit du néerlandais par Alain Van Crugten

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Belgique
  • Titre original : Fort Europa
  • Date d'écriture : 2005

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : nombreuses parties
  • Décors : une gare anonyme ou rien.
  • Nombre de personnages : 7 à volonté dont homme(s) et femme(s)
  • Durée approximative : 120 mn
  • Création :
    • Période : 2005
    • Lieu : Gare de Vienne, Autriche

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Des personnages indéterminés dans une gare d'Europe en 2020. Texte fait de thèmes et leitmotive qui peuvent être à loisir découpés et répartis dans l'ordre voulu par le metteur en scène.

Regard du traducteur

Comme le titre le laisse supposer, La forteresse Europe traite du thème de l'émigration. Mais le spectacle, loin de s'intéresser à des étrangers qui cherchent à s'introduire en Europe, met en scène des Européens qui veulent quitter leur continent, désillusionnés par deux "siècles des Lumières". L'idéal bourgeois de civilisation, exprimé par la trinité Liberté, Egalité, Fraternité, ne s'est pas traduit par le paradis sur terre escompté. La faisabilité de cette société a été dépassée par les expérimentations extrêmes du XXè siècle. La violence infligée par les régimes national-socialiste et communiste dépasse l'imagination. Le capitalisme fait, lui aussi, jour après jour, des victimes parmi ceux qui essaient de construire une autre société. Au nom de la Liberté et de la Démocratie, des centaines de morts tombent chaque jour pour qu'un régime conserve sa suprématie. L'idéal démocratique de la société ouverte et multiculturelle pour lequel l'Europe essaie de répondre à cette violence, demeure inopérant. Toute revendication d'une autre culture portant sur une reconnaissance à part entière dans le cadre de l'Europe, engendre une crise d'identité. La tolérance et l'individualisme ont conduit les gens à trop relativiser leur propre culture. Un besoin impérieux d'identification conduit l'Européen au nationalisme et à la xénophobie, accélérant ainsi la désintégration culturelle. Et dans ce climat de peur de tout ce qui est nouveau et donc inconnu, le conservatisme triomphe. Même la pensée critique est devenue suspecte. La forteresse Europe est une provocation de l'esprit. Nous nous trouvons dans la salle d'attente d'un avenir proche, où divers Européens en attente d'émigration parlent du vieux continent : peut-être vaudrait-il mieux que tout le monde quitte l'Europe et la laisse aux nouveaux venus ? Peut-être vaudrait-il mieux aller ailleurs, fonder une nouvelle, une meilleure Europe ?