Famina (Boulot de merde)

de Yannis Mavritsakis

Traduit du grec moderne par Dimitra Kondylaki et Emmanuel Lahaie

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Grèce
  • Titre original : Kolodouleia
  • Date d'écriture : 2008
  • Date de traduction : 2011

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 1
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 1 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 1h
  • Création :
    • Période : 22-26/06/2009
    • Lieu : Festival Hellénique – Apo Michanis Theatro
  • Domaine : protégé (Yannis Mavritsakis et Dimitra Kondylaki )

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Portant sur la scène l’univers d’une femme qui travaille dans un magasin de restauration rapide, Famina de Yannis Mavritsakis est une pièce à deux voix, celle de son héroïne sans nom – identifiée par son seul poste de travail comme « Deuxième assistante de cuisine », et celle d’un dit « Surveillant vocal », étrange personnage de ce monde mécanique. S’agit-il d’un monde réel ? Ou bien d’un rêve fusionnant avec la réalité, qui se tisse comme une toile d’araignée autour de ses acteurs ? Figure authentique d’une société automatisée suivant les lois d’un néolibéralisme sauvage, cette Deuxième assistante de cuisine expose en pleine lumière son projet de vie, ses ambitions, ses envies refoulées, dévoilant le revers cauchemardesque d’une existence entièrement réduite à son métier robotisé.

Regard du traducteur

Même si elle touche à un sujet qui relève de la réalité sociale, l’écriture de Yannis Mavritsakis n’est pas naturaliste. D’ailleurs, le texte n’est en aucune manière une sorte de manifeste contre l’exploitation des travailleurs par le système capitaliste, contre l’injustice du monde du travail ni contre la dictature de la culture de masse. Il ne s’agit pas d’une transcription de la réalité de l’héroïne. Tout au contraire, la langue, entièrement inventée, met en scène son inconscient, sa vie intérieure. On aurait du mal à imaginer ses mots prononcés par une personne réelle. C’est une langue qui, tout en étant investie par des images d’une poésie saisissante, arrive toujours à forger une parole en action à laquelle la voix du Surveillant fait indirectement écho. Cet écho est beaucoup plus gênant que s’il s’agissait d’un partenaire vivant.

La traduction se doit donc de trouver l’équilibre entre l’aspect familier et littéraire de cette langue, de restituer avec précision la poésie de sa cruauté, de ne pas trahir sa subtilité ironique. Elle doit rendre ce contraste entre un langage parfois quasi religieux jusqu’aux limites de la parodie et celui, beaucoup plus cru, vulgaire des fantasmes de l’héroïne. Il est important de respecter la méticulosité de la pensée de l’Assistante comme ses descriptions analytiques accentuant la vision absurde de son univers. En même temps, le pari à gagner est que l’ensemble du texte garde quelque chose du rythme intérieur qui régit le discours de l’Assistante dans ses illuminations les plus lyriques.