Écriture

  • Pays d'origine : Argentine
  • Titre original : Carlos W. Sáenz (1956 - )
  • Date d'écriture : 2003
  • Date de traduction : 2008

La pièce

  • Genre : Fiction documentaire
  • Décors : Espace propice à la tenue d'une conférence.
  • Durée approximative : 90 mn
  • Création :
    • Période : mai 2003
    • Lieu : Kunsten Festival des arts de Bruxelles
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

La pièce se présente comme une conférence autour d’un mystérieux personnage nommé Carlos W. Sáenz, né à Buenos Aires en 1956 et disparu en 1985. Un ou plusieurs conférenciers dévoile(nt) au cours de celle-ci différents matériaux relatifs à ce personnage ambigu, permettant au spectateur d’en dessiner les contours, réels ou fantasmés. On voit s’esquisser un être sombre, romantique et mélancolique, auteur de chansons, de poèmes, et d’une conférence sur les monstres, génie visionnaire ou dément meurtrier… On y découvre aussi sa principale obsession, le Théâtre de la Mélancolie, dont le personnage rend compte de la construction dans des lettres à sa fiancée, et dont les conférenciers démontrent l’existence, plans et cadavres à l’appui.

Regard du traducteur

Cette pièce, née de la scène et d'une composition collective avec le scénographe Jorge Macchi et le compositeur Edgardo Rudnitzky, constitue pour des metteurs en scène ou des collectifs à la recherche de textes ouverts et mobiles un matériau extraordinaire. La quête métathéâtrale et historique – car c'est bien de l'histoire argentine qu'il s'agit – d'un personnage utopique et utopiste disparu s'articule dans l'exposition de matériaux qui constituent à la fois des traces et des esquisses de ce personnage : enregistrements sonores, vidéos, extraits de films, chansons, opéra inachevé. Mais petit à petit, le(s) conférencier(s) s’éclipse(nt) derrière les objets, laissant finalement Carlos W. Sáenz prendre la parole de manière entrecoupée, à travers des lettres, des reportages vidéo, et des conversations enregistrées. L’enchâssement des discours, favorisé par le recours suggéré à l’audiovisuel, fait ainsi peu à peu du personnage son propre narrateur, dans une vertigineuse mise en abyme qui explore et fait affleurer, par la métaphore, l'histoire argentine et ses épisodes les plus sombres ou ambivalents. On peut y voir passer la silhouette d'Eva Perón, et ressentir la sidération face au vide laissé par les milliers de « disparitions » survenues pendant la dictature. L’abondance des matériaux – le texte de la conférence est suivi de huit fragments désignés comme des « annexes » – se référant aussi bien à des œuvres et des personnages existants qu’à des objets inventés, plonge le lecteur et le spectateur dans une incertitude exaltante, le promenant de part et d’autre de la frontière qui sépare la réalité de la fiction.