Écriture

  • Pays d'origine : Allemagne
  • Titre original : Über meine Leiche
  • Date d'écriture : 2016
  • Date de traduction : 2018

La pièce

  • Genre : Pièces pour grands adolescents. Tragi-comédie.
  • Nombre d'actes et de scènes : environ 35 scènes
  • Nombre de personnages :
    • 5 au total
    • certains rôles peuvent être masculins ou féminins. Seuls Friedrich, Jana et la mère sont genrés.
  • Durée approximative : 120 mn
  • Domaine : protégé, L’Arche éditeur, Paris. (Texte original chez Fischer Verlag à Francfort sur le Main)

Édition

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Résumé

Friedrich se souvient. De la façon dont il a surmonté l’épreuve d’une tumeur cancéreuse, pourtant décrétée au stade terminal, et de la façon dont son amour d’enfance, Jana, l’a aidé dans cette tâche. Un beau jour, donc, Friedrich apprend qu’il a deux tumeurs cancéreuses. Il revient vivre chez sa mère, et reçoit rapidement la visite de Jana, la fille dont il a été follement amoureux durant ses années de collège et de lycée. Jana avait disparu de la circulation depuis longtemps, et Friedrich, qu’elle a beaucoup fait souffrir pendant leur adolescence, ne tient pas vraiment à la revoir. Pourtant, elle va s’incruster, insister, dans le style éminemment provocateur qui l’a toujours caractérisée. Elle ne ménage pas ses mots face au cancer de celui qu’elle a autrefois à la fois tyrannisé et séduit, et dispose de toute une batterie d’action pour lui venir en aide. Mais pourquoi fait-elle cela ? Et d’ailleurs, existe-t-elle vraiment, ou n’est-elle que le fruit de l’imagination de Friedrich, qui l’identifie à ses tumeurs et trouve dans l’évocation de son souvenir la rage pour survivre ? On finit par douter que la jeune fille ne soit pas déjà morte, mais le nœud de la problématique, c’est que Jana, débordant de vie, n’a toujours eu qu’une envie, mourir, alors que Friedrich, hypocondriaque, ex-enfant, fragile, rêveur, maladroit, souffre-douleur des autres (mais secrètement aimé de Jana), et en plus cancéreux à présent, veut absolument s’en sortir. La présence de Jana, donc, qu’elle soit réelle ou imaginaire, a pour raison d’être une sorte de pacte ; Jana va apprendre à Friedrich comment vivre, et Friedrich va aider Jana à mourir. Sur cette base, on suit la « traversée du tunnel » de Friedrich, entre visite chez le médecin, chez le psycho-oncologue, réactions angoissées de sa mère, espoirs imaginaires de guérison, récits de projets de voyages de Jana à travers le monde, dans le vain espoir de tuer son ennui… Une sorte de rituel réel ou imaginaire dans la maison dans un arbre de Jana, avec plantes médicinales dans une ambiance ésotérique permet à Friedrich de « revivre » les épisodes de son amour pour Jana et de « dépasser cette histoire, tout en recouvrant la santé. Dans la dernière scène, on entend les textes de cartes postales que Jana envoie, du monde entier, à Friedrich guéri.

Regard du traducteur

Voilà une pièce ambitieuse, poétique, qui parle à la fois de ce qu’on laisse de soi en passant de l’enfance à l’âge adulte, de la maladie, de l’envie de vivre ou de celle de mourir, de l’amour entre adolescents, de la fin des illusions, ou de leur début, de l’ennui des petites villes, de la réalisation de soi, sur un ton tragi-comique à mon avis très accessible aux grands adolescents, car croisant certainement leurs interrogations, reflétant la manière dont ils peuvent traverser certaines épreuves. Le sujet est lourd, le traitement poétique, drôle, extrêmement dynamique. Deux grands rôles pour de jeunes acteurs (un garçon et une fille), dans un univers à la fois réaliste et imaginaire. La pièce entière pourrait d’ailleurs être une sorte de confrontation entre le réel et le rêve, dans le but d’avancer dans la vie. La façon dont le souvenir est traité dans la pièce, notamment par rapport au temps non linéaire, est particulièrement intéressante d’un point de vue dramaturgique.