SEX&GOD

de Linda McLean

Traduit de l'anglais par Blandine Pélissier et Sarah Vermande

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Ecosse
  • Titre original : SEX&GOD
  • Date d'écriture : 2012
  • Date de traduction : 2013

La pièce

  • Genre : drame
  • Nombre d'actes et de scènes : 1 seul tableau
  • Décors : libre
  • Nombre de personnages :
    • 4 au total
    • 4 femme(s)
  • Durée approximative : 1h
  • Création :
    • Période : 2012
    • Lieu : Ecosse
  • Domaine : protégé

Édition

Résumé

Quatre voix de femmes s'entrelacent, quatre femmes qui n'appartiennent pas au même temps mais partagent un besoin d'émancipation, physique, économique et symbolique : l'expérience que chacune d’elle fait du sexe, de la maternité, du rapport aux hommes, à la loi et la religion, répond à celle des autres et la prolonge.

JANE est la première de sa famille à venir à la grande ville pour y travailler comme domestique. Elle se retrouve enceinte à la suite d’un viol (droit de cuissage ?) et abandonne son enfant. Après son mariage avec un valet d’étable, elle opte pour une certaine abstinence.
LIZZIE, enfermée dans un asile ou une prison, se remémore sa lutte acharnée contre la pauvreté avec Robert et les nombreux enfants qui lui ont depuis été enlevés. L’opium pris avec Robert a aidé à faire passer bien des mauvais moments.
SALLY est mariée à un homme violent qui a tendance à s'alcooliser et ne voit pas d'un bon œil son travail d'aide soignante. Il la préférerait totalement dépendante financièrement. A la naissance d'une nouvelle fille, qu'elle n'a pas désirée, Sally décide qu'elle n'aura plus d'enfant.
FIONA aime passionnément les livres mais elle se sent seule et comme cloîtrée dans l'université qu'elle fréquente : elle veut voyager et avoir des aventures - notamment sexuelles. Quand elle ne se demande pas comment joindre les deux bouts, elle compte ses amants passés. Il y en a eu sept. Médiocres. Et un avortement. Et puis voici qu'elle prend son envol et découvre enfin ce que peut être l'amour physique.

Regard du traducteur

Poursuivant l'expérimentation formelle qui fait d'elle une voix unique de la dramaturgie britannique contemporaine, Linda McLean explore ici une certaine condition des femmes au XXè siècle par l'entrelacs de quatre paroles de femmes, quatre monologues fragmentés qui poussent jusqu'à sa limite l'idée du texte théâtral comme partition musicale.
De la petite servante du début du siècle quittant la campagne pour la ville à l'étudiante contemporaine qui veut voir le monde, en passant par l'épouse maltraitée et l'amoureuse trop fertile pour la société, Linda McLean parle du corps des femmes, du corps qui travaille, du corps qui aime, du corps tantôt approprié tantôt exproprié.
Chacune dans son époque, mais toutes quatre rassemblées par la convention théâtrale dans l'espace du plateau, elles entendent le récit des trois autres ; en suivant le fil de leur narration propre, elles vont pourtant réagir et d'une certaine façon interagir. Cet étrange chœur-conversation forme un texte à la fois brutal et délicat qui invite le spectateur à se laisser happer et hanter par les mots, comme il s'abandonnerait à la musique d'un quatuor à cordes.