Etranges étrangers

de Joshua Sobol

Traduit de l'hébreu par Tamar Sebok et Jean-Claude Berutti

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Israël
  • Titre original : Zarim (Ata kisé ani maïm)
  • Date d'écriture : 1999
  • Date de traduction : 2017

La pièce

  • Genre : comédie
  • Nombre d'actes et de scènes : 7 tableaux
  • Décors : 1. Une pièce avec un lit, une table et deux chaises, une fenêtre, un téléphone. Une sortie vers la cuisine. Une entrée de l’extérieur. 2. Extérieur. Une barrière de sécurité à l’entrée de la clinique.
  • Nombre de personnages :
    • 4 au total
    • 3 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 90 mn
  • Domaine : protégé, tous droits en Israël et à l’étranger : Joshua Sobol.

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Un vieil homme vit seul dans son appartement des années trente à Tel-Aviv. Sa femme est morte, sa fille vit à New-York, son seul soutien sur place est une aide soignante roumaine. Il lui arrive de la confondre avec sa femme, ou avec sa fille. Elle s’occupe de lui avec affection, d’autant que si elle venait à perdre ce travail, elle serait obligée de regagner son pays. Et son salaire lui permet de payer à sa fille des études de médecine décentes à Bucarest. La vie quotidienne de ces deux êtres que le hasard a réunis est émaillée de petits évènements anodins mais surtout des erreurs de langage qu’elle effectue, de ses vains efforts à lui pour améliorer sa façon de parler l’hébreu, mais aussi de ses récits erratiques et de ses « coups de gueule » contre les siens absents. Un sans papier africain apparaît à proprement parler dans l’action. Il est le protégé de l’auxiliaire de vie et surtout le leader (recherché par la police) d’une révolte destinée à améliorer les conditions de ses camarades d’infortune. L’arrivée de ce nouveau personnage dans l’univers clos de l’appartement proposera une « sortie » qui exposera le vieil homme à la violence du monde et précipitera sa retraite dans une maison spécialisée.
Mais auparavant, la rencontre de ces trois exilés du langage aura été riche en rebondissements et malentendus comiques, pour la plupart résultats de la non maitrise de la langue, l’hébreu dans l’original, le français dans la version que nous proposons. Au delà de la comédie contemporaine rondement menée (la situation d’Israël, la question des migrants, la société mondialisée multiculturelle, les maladies provoquées par le grand vieillissement) l’art particulier de Joshua Sobol réside dans le fait de créer entre les trois personnages de la pièce un « baragouinage » artistique inouï et savoureux qui nous place, qui que nous soyons, face à la question de l’altérité.

Regard du traducteur

Il est nécessaire de dire ici quelques mots à propos de la particularité de la pièce qui concerne justement le langage. Aucun des trois personnages ne parle une langue « courante ». Getzl fait des sauts de pensées, des interruptions de phrases qui donnent une couleur particulière à son parler. Madlena ne connaît pas suffisamment l’hébreu pour construire des phrases. Il en va de même pour Benhutu, à part qu’il utilise de temps en temps de mots « élevés » qui viennent émailler son langage. La tâche des traducteurs n’est pas facile, d’autant que la culture de Getzl est immense, qu’elle englobe la Bible, les traditions juives d’Europe centrale, des références à la naissance d’Israël. Nous avons tenté de rendre toute la complexité des niveaux de langage, des doubles sens et des références. Il nous a fallu utiliser pour cela un système de notes en bas de page lorsque nous étions insatisfaits de nos propositions. Cette traduction servira de base à la représentation que Jean-Claude Berutti proposera de la pièce en 2019. Nous sommes convaincus que d’autres propositions naitrons du travail avec les comédiens et nous intégrerons alors ces changements dans la présente traduction.