Pas mortes

de Svenja Viola Bungarten

Traduit de l'allemand par Ruth Orthmann

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Allemagne
  • Titre original : Tot sind wir nicht
  • Date d'écriture : 2018
  • Date de traduction : 2020

La pièce

  • Genre : comédie douce-amère
  • Nombre d'actes et de scènes : 9 scènes
  • Nombre de personnages :
    • 5 au total
    • 2 homme(s)
    • 3 femme(s)
    • deux femmes « d’un certain âge », un homme 60 ans, un homme 28 ans, une femme « sans âge » environ la trentaine
  • Durée approximative : 120 mn
  • Domaine : protégé, représenté par l’Arche éditeur

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Deux femmes âgées, Beate et Ute K, rêvent de passer le reste de leurs jours sur l’île japonaise d’Okinawa, là où on peut tranquillement « se ratatiner au soleil et devenir très vieux ». Pour réunir l’argent nécessaire au voyage, elles se retrouvent chaque nuit dans la rue pour « vendre du sommeil » : elles dealent clandestinement les médicaments de Willi, le mari d’Ute, « mentalement absent », et cloué dans un fauteuil à domicile.

Mais pas de chance, l’époux meurt, il va falloir le faire enterrer et les frais d’obsèques risquent de grever le budget du voyage.
Les deux femmes se mettent en quête d’une entreprise de pompes funèbres qui accepterait de ne toucher que le modeste forfait obsèques pris en charge par l’État.
Elles tombent sur Piotr et son neveu Jason Nagel (« clou »), copropriétaires d’une entreprise au bord de la faillite. Tandis que Piotr n’est pas insensible au charme d’Ute, mais désespère de sa situation financière, Piotr imagine de révolutionner les pompes funèbres en offrant des enterrements « individualisés » sur mesure, représentatifs de la vie passée des défunts. Il vient proposer une telle cérémonie à Ute K. : lors d’un congrès d’entreprises funéraires, Willi servirait d’exemple pour une démonstration de ces nouvelles méthodes. Mais quel a bien pu être le rêve secret de Willi ?
Electron libre, Franka, qui autrefois a été à l’école avec Jason, imagine de son côté un monde sans mort. Persuadée que les progrès de la médecine rendront un jour les humains immortels, elle leur propose en attendant un service de congélation.
Pour finir, Willi aura droit à un enterrement réalisant un désir qu’il n’a sans doute jamais eu, mais l’avenir des deux femmes ne sera peut-être pas celui qu’elles ont rêvé.

Regard du traducteur

Ce texte écrit par une jeune autrice est une vraie découverte.

La pièce parle de la mort et de la vie, elle interroge notre rapport à la vieillesse et à la fin inéluctable. Est-ce que cette fin peut être un nouveau départ ? Et quelle place notre société qui se croit immortelle donne-t-elle à la mort ?
Ces questions essentielles et existentielles sont traitées avec beaucoup d’humour, les situations sont cocasses et les dialogues d’un comique souvent absurde.

Les personnages sont en quête d’un avenir nouveau malgré leur âge, mais se trouvent confrontés à une réalité qui leur impose ses limites. Malgré les obstacles, ils cherchent obstinément leur bonheur et le rencontrent parfois à des endroits inattendus.

Le langage de la pièce est d’une grande originalité et frappe par son côté décalé. Les situations sont apparemment simples, mais des flashbacks intégrés comme des récits qui s’animent rendent le texte plus complexe qu’il n’y paraît au premier regard. Les didascalies poétiques explicitement écrites pour être parlées nous emmènent dans un univers quasi cinématographique.
Les personnages ont tous l’épaisseur d’un passé qui les hante, les deux femmes, d’un milieu social simple, et vivant entre les napperons et les rituels de tartes tropéziennes sont particulièrement attachantes. Elles ne se laissent pas enfermer dans leur solitude ou leur vieillesse et nous entraînent dans une vision sinon optimiste, du moins pleine d’espoir : la foi que le meilleur reste à venir.

Pour deux comédiennes âgées qui n’ont pas froid aux yeux dans de merveilleux rôles principaux !