Marathon

de Ricardo Monti

Traduit de l'espagnol par Françoise Thanas

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Argentine
  • Titre original : Marathon
  • Date d'écriture : 1980
  • Date de traduction : 1996

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 28 : 23 scènes + 5 mythes
  • Décors : décor unique : une salle de bal
  • Nombre de personnages :
    • 14 au total
    • 8 homme(s)
    • 6 femme(s)
  • Durée approximative : 2h
  • Création :
    • Période : de 1980 à 1983
    • Lieu : Equipo Teatro Payró, Teatros de San Telmo - Buenos Aires
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Une salle de bal dans un quartier populaire. Années 30. Cinq couples dansent comme des automates sous l'œil impitoyable d'un Garde du Corps. Sur une estrade, un Animateur les stimule énergiquement et, sur un ton de bateleur, invite les curieux à entrer pour assister au marathon. Très vite, il se révélera tyrannique, obligeant chacun des danseurs à raconter son histoire. Chacun, avec soumission, mettra à nu rêves et angoisses. Faisant écho à l'histoire individuelle, l'Histoire apparaîtra sous forme onirique, dans les scènes des mythes.
Après une tentative de rébellion, qualifiée de "crise" par l'Animateur, chacun reprendra sa place et le marathon, sauf un, le plus jeune, qui partira.

Regard du traducteur

Le marathon, concret, point de départ de la pièce prend très vite un sens métaphorique. Chaque personnage - en quête d'un Prix dont il ne connaît ni la valeur ni la nature, mais qu'il imagine suivant ses désirs - est contraint de se raconter, se soumettant par là à la volonté tyrannique d'un  Animateur  (figure de l'autoritarisme) que seconde efficacement un Garde du Corps ou Garde-Chiourme.

J'aime la peinture réaliste de cet échantillon d'une humanité souffrante, le regard lucide et désespéré que l'auteur lui porte. J'aime la construction de la pièce avec le prolongement que les personnages - qui sont des archétypes - trouvent dans l'Histoire, grâce à l'alternance de scènes du bal proprement dit avec les Mythes : évocations de l'Histoire latino-américaine et de l'Histoire Universelle, depuis la fondation de la ville de Buenos-Aires au 16ème siècle jusqu'à la montée du fascisme en Europe dans les années 30, entre autres...

Un mythe qui revêt une force toute particulière est celui qui suit l'irruption dans la salle de bal d'un couple d'Européens. Les danseurs se transforment en bétail. Sur un bruit de fond composé de sifflements, de troupeau qui court... les danseurs tournent autour du couple qui danse lentement tandis que l'Homme raconte froidement, avec précision, le dépeçage du bétail... les vautours qui guettent...

J'aime enfin l'écriture, le mélange des styles, le souffle épique qui parcourt l'œuvre.

Une œuvre sombre avec cependant un personnage, le plus jeune de tous, Tom Mix, le rêveur, l'idéaliste qui, ne pouvant supporter ni la tentative de rébellion avortée, ni le monde tel qu'il le voit, décide de partir. Pour aller où ? Pour faire quoi ? Lueur faible, incertaine, d'espoir ?