Ópera do Malandro, la Canaille de Rio

de Chico Buarque

Traduit du portugais par Simon Berjeaut

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Brésil
  • Titre original : Ópera do Malandro
  • Date d'écriture : 1978
  • Date de traduction : 2015

La pièce

  • Genre : Comédie musicale satirique et politique
  • Nombre d'actes et de scènes : 2 actes (1er acte : 1 introduction, 1 prologue et 3 scènes ; 2e acte : 7 scènes, 1 épilogue et 1 « épilogue de l’épilogue »). 17 chansons.
  • Décors : Maison de Duran / Repaire de Max / Maison close / Prison
  • Nombre de personnages :
    • 20 au total
    • 11 homme(s)
    • 9 femme(s)
    • 8 personnages principaux (4 hommes, 1 travesti et 3 femmes) chantent des solos et des duos. 2 « chœurs » (les gangsters et les prostituées), peu parlants, peuvent notamment être interprétés par les musiciens qui accompagnent les chansons.
  • Durée approximative : 180mn

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Le Producteur vient présenter la pièce au public et annonce la participation exceptionnelle de la généreuse donatrice madame Vitoria Duran. Sur l’air de la Complainte de Mackie, un voyou carioca vient chanter la filouterie nationale que se propose d’illustrer cette édifiante adaptation libre de L’Opéra de Quat’Sous transposé dans le Brésil des années 1940 sur fond de dictature de Getúlio Vargas et de Seconde Guerre mondiale.

Duran est un proxénète prospère dont les « boutiques » bénéficient de la bienveillance de l’inspecteur Chaves, jusqu’au jour où il apprend par le travesti Geni que sa fille vient d’épouser le prince de la canaille de Rio, le roi des combines et du marché noir, alors que celui-ci vient de mettre à sac une des maisons closes des époux Duran. Max et Teresinha célèbrent leurs noces dans la planque du filou en présence d’une piteuse bande de gangsters, et sous la bénédiction de l’inspecteur Chaves, ami d’enfance de Max. Le père de la mariée résout de ruiner la carrière de cette canaille en s’achetant l’aide de Chaves grâce à un chantage à la délation et à l’organisation d’une grève des prostituées.

Acculé, Max confie à sa jeune épouse la gestion de ses affaires, mais celle-ci, malgré toute sa bonne volonté pour légaliser son entreprise, ne parvient qu’à se mettre à dos les hommes de main de son mari. Arrêté en compagnie des prostituées, le filou parvient à s’évader grâce à l’ingénuité de Lucia, la fille de l’inspecteur, enceinte de lui, et en profitant d’une scène de jalousie entre ses deux femmes. C’est une trahison de Geni auprès de Duran et de l’inspecteur Chaves qui le fera à nouveau arrêter et menacer d’être sommairement exécuté, alors que son épouse garde les yeux braqués vers l’avenir de leur entreprise dûment déclarée. Abandonné de tous, Max échappe de justesse à son sort lorsque la manifestation du bas peuple de Rio se retourne contre ses organisateurs, obligeant les comédiens à sortir soudain de leur rôle pour faire entendre leurs propres revendications.

Pourtant, le spectacle doit continuer, et la bonne nouvelle arrive alors par télégramme : les affaires reprennent, florissantes, grâce à un contrat exclusif d’importation de nylon signé avec les Américains. Dans un final plein d’une douteuse allégresse et sur des parodies d’airs d’opéra, tout le monde se réconcilie et chante les vertus du progrès et de l’industrie triomphante dans un Brésil moderne.

Mais le fameux voyou carioca finira bien par mourir tôt ou tard dans le caniveau d’où il est sorti. À moins que…

Regard du traducteur

Écrit, publié et représenté en 1978, Ópera do Malandro, la Canaille de Rio, est une relecture de L’Opéra de Quat’Sous de Brecht (1928) et de L’Opéra des Gueux de John Gay (1728) transposé dans les bas-fonds de Rio en 1940, sous la dictature de Getúlio Vargas. Pour dénoncer l’exploitation et la corruption, le règne de la débrouille, du chacun pour soi, et la fascination hébétée pour un capitalisme déjà galopant, Chico Buarque emprunte les chemins détournés de la transposition multiple, de l’humour et de la comédie musicale.

La traduction proposée par Simon Berjeaut de cette œuvre inédite en français représente un nouveau maillon de cette longue chaîne de transpositions. Le défi le plus enthousiasmant et le plus difficile à relever, réside dans l’adaptation des 17 chansons de la pièce pour des lecteurs, des interprètes et des auditeurs francophones. Tout en restant fidèle à l’original, le traducteur redevient alors auteur de chansons françaises.