Les Grands-Pères

de Rory Mullarkey

Traduit de l'anglais par Mirabelle Ordinaire

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : U.K.
  • Titre original : The Grandfathers
  • Date d'écriture : 2011
  • Date de traduction : 2016

La pièce

  • Genre : drame guerre/armée
  • Nombre d'actes et de scènes : 9 scènes
  • Décors : Une caserne et un camp d'entraînement militaire en Asie centrale.
  • Nombre de personnages :
    • 9 au total
    • Les personnages peuvent être joués par des hommes ou des femmes. 8 jeunes conscrits de 18 ans, et un jeune sous-officier.
  • Durée approximative : 50mn
  • Création :
    • Période : 2012
    • Lieu : simultanément dans plusieurs théâtres de Grande-Bretagne dans le cadre du programme National Theatre Connections
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Un camp militaire, quelque part en Asie centrale. Huit jeunes recrues inexpérimentées deviennent, sous les ordres de leur sergent, des soldats aguerris. Quand les mecs en costard se plantent, prévient le sergent, ce sont les soldats qu'on envoie pour rattraper le coup. Discipline de fer, peur au ventre, et perspective de leur mort prématurée font découvrir à ces adolescents le sens de la fraternité - mais aussi l'urgence de trouver un sens à leur vie.

Regard du traducteur

Dans cette courte pièce commandée dans le cadre des National Theatre Connections, Rory Mullarkey, fils et petit-fils de militaires, dépeint le destin de conscrits de 18 ans. Initialement inspirée par l'organisation de l'armée russe, dans laquelle, au cours des deux ans de service militaire obligatoire, les "vétérans" de deuxième année (les "grands-pères") bizutent les recrues de première année, la pièce se déploie comme un rite de passage à l'âge adulte. Écrite pour être jouée par des comédiens du même âge que les personnages, son titre en vient à évoquer les grands-pères que les soldats ne deviendront jamais s'ils meurent au combat - et les grands-pères qu'ils deviendront prématurément s'ils en réchappent, vieillis trop vite par la guerre.

La forme même de la pièce matérialise l'impossible maturation linéaire des personnages. Les neuf scènes ne s'articulent pas selon un ordre chronologique horizontal mais selon une logique verticale, comme le mur de sacs de sable que les soldats s'échinent à construire. Après une première scène de combat, point final rétrospectif de la pièce, chaque scène offre un flash-back autour du personnage dont elle porte le titre, et nous ramène progressivement à l'issue initiale de la pièce - tout en révélant l'origine des destins individuels des personnages.

Car ces adolescents à qui l'on demande de faire la guerre comme des adultes parlent et jouent encore comme des enfants. Au détour de répliques monosyllabiques ou de longs monologues, les scènes basculent sans transition du tragique au comique, de l'âpreté à la tendresse. Dépassant le cadre traditionnel d'une pièce sur l'armée, Rory Mullarkey offre ici un kaléidoscope théâtral d'une jeunesse prise dans les jeux de la guerre et du hasard.