La Tour de Babel

de Dimìtrios Vyzàntios

Traduit du grec moderne par Myrto Gondicas

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Grèce
  • Titre original : I vavylonìa
  • Date d'écriture : 1837
  • Date de traduction : 2015

La pièce

  • Genre : comédie : à la fois comédie de mœurs, ou de caractères, et comédie « langagière », opposant des versions et des conceptions plus ou moins incompatibles et rivales d’une même langue, le grec, au début du XIXe siècle.
  • Nombre d'actes et de scènes : 5 actes avec respectivement 12, 12, 15, 11 et 8 scènes
  • Décors : une taverne ; un commissariat ; une prison
  • Nombre de personnages :
    • 13 au total
    • 11 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 1h30
  • Domaine : protégé

Édition

Résumé

Cette comédie se déroule dans la Grèce de 1827, à Nauplie : sept hommes originaires de régions différentes se retrouvent dans une auberge où ils apprennent la victoire de Navarin remportée par les armées alliées de la Grèce contre les Turcs. Pour fêter l’événement, ils commandent à manger et à boire, puis se mettent à chanter et à danser, mais, chacun parlant
son idiome, les quiproquos s’enchaînent ; une dispute éclate, l’un des convives est légèrement blessé. Arrive la police qui emmène tous les participants du festin en prison. S’enuit une série d’interrogatoires burlesques (le commissaire de police parle un grec fortement italianisé) ; dans un intermède, un médecin charlatan à la Molière fait semblant de soigner le blessé, veillé par son amoureuse que convoite par ailleurs le commissaire de police ; en fin de compte, arrive l’ordre de gracier tous les détenus, et la pièce se termine sur des toasts et des vivats.

Regard du traducteur

Cette pièce occupe une place à part dans la production de son auteur (qui n’est en général plus connu que par elle), mais aussi dans la tradition théâtrale grecque. Derrière la différence des parlers qui sert de levier à l’intrigue se jouent en effet d’autres questions comme la diversité des cultures, la coexistence de formes de langue « savantes » et « populaires », le rapport à l’étranger (Turcs, Italiens et autres Occidentaux) et en définitive ce qui fait l’identité d’une communauté grecque qui était alors en cours de redéfinition, et qui, aujourd’hui, reste très sensible à la question de sa cohésion et de son identité. Ces traits, joints à la justesse et à la drôlerie du dialogue, expliquent le succès inégalé de la pièce, toujours adaptée et sans cesse reprise, près de deux siècles après sa création.