La Ligne solaire

de Ivan Viripaev

Traduit du russe par Tania Moguilevskaia et Gilles Morel

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Russie
  • Titre original : Солнечная линия
  • Date d'écriture : 2015
  • Date de traduction : 2018

La pièce

  • Genre : comédie
  • Nombre d'actes et de scènes : 1
  • Décors : cuisine de l'appartement des époux Werner et Barbara Soleiline
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 1 homme(s)
    • 1 femme(s)
    • couple marié
  • Durée approximative : 80 mn
  • Création :
    • Période : octobre 1996
    • Lieu : Teatr Polonia, Varsovie, Pologne
  • Domaine : protégé, agent de l'auteur pour l'espace francophone : Gilles Morel

Édition

Résumé

L'argument se construit sur les conflits d'un couple marié qui tente, dans sa cuisine et à cinq heures du matin, de résoudre des nœuds psychologiques inextricables, des blocs prédéterminés et des blessures impardonnables, que chacun de nous connaît intimement. Le dramaturge revient sur le sujet qui fonde son oeuvre : comment atteindre un niveau de communication satisfaisant ? Comment entrer en un contact réel et profond avec un autre être humain ? Comment écouter et être entendu ? Comment sortir du formalisme des relations ? Comment grandir, suivre sa propre voie et vaincre ensemble les attendus de la vie ? Dans cette comédie magistralement écrite, avec le sens de l'humour et la légèreté qui le caractérisent, Viripaev paraît cette fois proposer une séance de thérapie sur le thème « Etre heureux avec sa femme, son mari, son partenaire et le monde en général ». Et bien qu'au final, les héros s'enlacent tendrement, leur rapprochement laisse l'impression d'un cessez-le-feu temporaire, une illusion de fin heureuse.

Regard du traducteur

Comédie (où il est montré comment il est possible d'aboutir à un résultat positif). Impossible de prendre au premier degré une formule prétentieuse et peu sincère qui sonne comme le slogan publicitaire d'une psychothérapie garantissant harmonie, vie pleine et solutions à tous nos problèmes.

Le rythme et la musicalité de chaque réplique, chaque silence structurent et mettent parfaitement en jeu l'agitation émotionnelle, l'ambivalence des sentiments, les sautes d'humeurs, l'agressivité et la rage, qu'entrecoupent des intermèdes de tendresse et de sensualité. La gamme complexe des émotions configure une palette d'artifices qui dénonce la falsification, dans laquelle les personnages plongent, étape après étape. Dans une seule et unique scène 1, Viripaev agite constamment les arguments d'un modèle littéraire convenu. Il pointe ainsi l'impuissance théâtrale pour ce qui est d'énoncer une vérité sur l'homme et le monde, met en lumière l'infirmité épistémologique du médium théâtral, renvoyant dans le même geste les spectateurs à la situation la plus élémentaire, à une conversation entre deux personnes incapables d'écrouler la façade derrière laquelle elles se retanchent, à jamais divisées par une invisible "ligne solaire".