Heureuse jusqu’à la fin de mes jours

de Sara Li Stensrud

Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Norvège
  • Titre original : Lykkelig til min dagers ende
  • Date d'écriture : 2012
  • Date de traduction : 2013

La pièce

  • Genre : comédie dramatique
  • Nombre d'actes et de scènes : 3 « scènes » divisées en un prologue sous forme de monologue, une scène dialoguée entre les trois personnages et enfin un épilogue sous forme de six variations.
  • Décors : Aucune indication de décors. Hormis pour la scène 2, qui se passe dans la maison de Veuve-Renard, au cœur de la forêt. On peut supposer que la scène 1 se déroule également dans la maison de Veuve-Renard.
  • Nombre de personnages :
    • 3 au total
    • 1 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : environ 1h
  • Création :
    • Période : 16 mars 2012
    • Lieu : Black Box Teater d’Oslo
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Voilà cinq jours que Veuve-Renard porte le deuil de son mari. Cinq jours aussi que Mikkel le renard, ou Mikkel le soupirant, vient lui rendre visite. Et, surtout, voilà des années que Porte-Croix, la chatte de chambre de Veuve-Renard, est amoureuse de Mikkel qui n’a d’yeux que pour sa patronne. Ce simili-vaudeville, basé sur la compétition néo-libérale et le dépassement de soi, ne peut finir qu’en bain de sang.

Regard du traducteur

La pièce est une réécriture parodique du conte Veuve-Renard, des célèbres folkloristes norvégiens Asbjørnsen & Moe, publié en 1841. Lui-même parodique, le conte originel (inédit en français) narre l’histoire d’une renarde superbe qui vient de perdre son mari. Les rumeurs vont vite dans la forêt et les prétendants défilent : l’ours, le loup, le lapin, et enfin le renard qui aura les faveurs de Veuve-Renard.
Sara Li Stensrud passe se conte archicélèbre à la moulinette analytique de Bruno Bettelheim et en tire sa substantifique moelle : l’exploitation sous toutes ses formes et le désir sexuel. Elle conçoit dans un premier temps sa pièce comme, et c’est son sous-titre, une « pièce didactique » ainsi que Brecht l’avait pensée : les individus sont confrontés à la nature et à la société. Le conte se transforme en récit d’apprentissage (raté) tantôt didactique, tantôt pornographique, tantôt caricaturesque et souvent très burlesque. La dramaturge propose en effet une critique acerbe de l’esprit de compétition qui sous-tend l’idéologie néolibérale jusque dans ses plus amples retranchements, c’est-à-dire le désir et la sexualité. Elle modernise les « machines désirantes » de Deleuze et Guattari et les confronte à l’individualisme outrancier de notre époque contemporaine. Ainsi la quête effrénée de la beauté et de la perfection plastiques, la réalisation de soi comme but absolu, la sexualité forcément épanouie, trouvent leur écho dans cette pièce, à travers des emprunts non seulement aux contes de fée (Asbjørnsen & Moe, Grimm, Perrault), mais aussi à Tchekhov et Ibsen ou… aux horribles manuels dits de self-help.

Traduction réalisée avec le soutien de : Writer's Guild of Norway et NORLA (Norwegian Literature Abroad).