Écriture

  • Pays d'origine : Italie
  • Titre original : Guerra santa
  • Date d'écriture : 2018
  • Date de traduction : 2019

La pièce

  • Genre : fiction politique, tragédie
  • Nombre d'actes et de scènes : 4 scènes
  • Décors : aucune indication
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 1 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 70 mn
  • Création :
    • Période : 5 mars 2018
    • Lieu : Théâtre Mina Mezzadri Santa Chiara, Brescia
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Le terme jihad – traduit généralement par « guerre sainte » – indique en premier lieu, dans le vocabulaire islamique, le combat intérieur entre le bien et le mal que connaît tout croyant, la lutte que chaque individu doit mener pour affirmer sa propre vérité. À partir de cette idée du conflit intérieur, Guerre sainte porte l’affrontement au sein même de l’œuvre. Les deux personnages – un prêtre et une jeune femme qui a fait l’expérience du jihad en Syrie – se confrontent, comme s’ils faisaient le procès l’un de l’autre, transformant la scène en lieu d’expression absolue. Se produit alors ce qui n’arrive presque jamais dans la vie : deux êtres humains qui se parlent comme si c’était la dernière fois, contraints presque malgré eux à tout se dire.

La pièce a remporté le Prix Giovanni Testori 2018 - Section Littérature.

Regard du traducteur

Les terrorismes et les attentats en France ont inspiré de nombreux dramaturges (Roberto Scarpetti, Francesca Garolla…) ainsi que scénaristes de l’autre côté des Alpes. La particularité de cette fiction est d’évoquer ce sujet en l’axant sur le conflit entre générations, la jeune terroriste « convertie » considérant le prêtre qui l’a élevée comme responsable de ses choix de vie extrêmes.

C’est une véritable bataille dialectique qui s’engage entre les deux protagonistes, et pour ce faire, l’auteur - qui, rappelons-le a écrit des recueils de poèmes - déroule une langue soutenue, aux cadences poétiques, fortement symbolique mêlant philosophie et passages de la Bible. Cette approche stylistique semble en décalage par rapport à la gravité du sujet mais aspire à souligner l’incommunicabilité présente entre les deux générations, les deux mondes. Tout comme la structure même du texte qui procède par longs monologues et non des dialogues donnant ainsi lieu à une confrontation procédurale plus qu’à un échange.

À travers la confrontation entre le prêtre catholique et la terroriste « convertie », la pièce dresse le portrait d’une révoltée qui condamne le nihilisme européen, le modèle capitaliste occidental, selon elle, vide, privé d’idéaux où même les sentiments sont viciés. Les motivations animant la jeune terroriste soulignent surtout le conflit entre les pères et les fils (les pères payeront pour leurs fautes) et le rôle de l’Eglise.

Il en résulte que la pensée philosophique de la jeune femme est éloignée de la réalité du profil socio-psychologique des terroristes de ces dernières années (c’est une vision plus romantique, assez voisine de Tu es libre de Francesca Garolla). Par rapport à un public français, cette approche peut risquer de paraître parcellaire dans un pays qui a été confronté à de nombreuses reprises à des actes d’une grande violence dont le fanatisme ne laisse guère de place à la complexité.