Guerre (1ère partie : guerre sainte)

de Rainald Goetz

Traduit de l'allemand par Laurent Muhleisen

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Allemagne
  • Titre original : Krieg (Erster Teil : Heiliger Krieg)

La pièce

  • Genre : pièce politique
  • Nombre de personnages : dont homme(s) et femme(s)
  • Domaine : protégé : L'Arche éditeur

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Heiliger Krieg est le premier volet d'un triptyque et présente sur fond de guerre civile, une radiographie des maux de l'Allemagne à la veille de la chute du mur et à la fin des "années de plomb", celles du terrorisme de la Fraction Armée Rouge. Il s'agit d'une sorte d'inventaire, d'une tentative d'épuisement d'un état de la société, où des scènes avec trois personnages principaux masculins alternent avec des monologues visionnaires ou justificatifs et des scènes réalistes ou oniriques, mettant en jeu des soldats, des filles et des insurgés.

Regard du traducteur

Krieg a été un véritable boulet de canon dans le paysage théâtral allemand de la seconde moitié des années 80. Goetz y dresse un état des lieux de tous les démons, de tous les espoirs et de tous les échecs de son pays depuis la fin de la guerre. La pièce elle-même est un collage de scènes organisées à partir d'un canevas extrêmement savant, avec des systèmes de références, de rappels, de correspondances, de codes, qui au fil du déroulement, livrent leurs contenus avec des procédés d'écriture très variés (phrases sans verbes, retours systématiques à la ligne, absence de ponctuation, onomatopées), qui collent à chaque fois à la "stratégie dramaturgique" de Goetz. En gros, on pourrait dire que Goetz dénonce, de manière globalisante (en balayant le spectre complet du paysage social allemand), les procédés modernes de crétinisation des individus, et les derniers soubresauts d'une gauche qui n'a pas su être à la hauteur de ses attentes. Le contexte de guerre civile apparaît dès lors comme une métaphore d'une volonté délibérée de contrôle des gens, face à des stratégies de résistances plus ou moins conscientes, et plus ou moins efficaces.