Écriture

  • Pays d'origine : Italie
  • Titre original : Edipus
  • Date d'écriture : 1977
  • Date de traduction : 2004

La pièce

  • Genre : Il s’agit d’une libre réécriture d’un des archétypes de la littérature théâtrale occidentale, intégrant une forte métathéâtralité
  • Nombre de personnages :
    • 1 au total
  • Durée approximative : 1 heure
  • Création :
    • Période : 1977 et 1994
    • Lieu : En 1977 au Salone Pier Lombardo (Milan), en 1994 au Théâtre de Rifredi (Florence)

Édition

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Résumé

Après Ambleto (Hamblette) et Macbetto, Edipus est le troisième volume de la Trilogia degli scarozzanti, union du bas et du sublime autour de la rencontre entre des personnages de théâtre itinérant et trois figures centrales du théâtre occidental.

Lo « scarozzante » (le cabotinant) est l’acteur d’une troupe itinérante. Abandonné par les autres comédiens, il décide pourtant de continuer à représenter la pièce, il raconte alors l’histoire d’Œdipe. Seul en scène, l’acteur doit interpréter tour à tour les rôles de Laïos, de Jocaste, d’Edipus et de Dionysos. Ces passages sont entrecoupés par des scènes où l’acteur joue son propre rôle et donne parfois des indications de mise en scène. On retrouve les différentes étapes du mythe, à cela près qu’elles sont incarnées par un seul et même personnage monologuant. Ainsi Laïos exerce-t-il son pouvoir de tyran sur le peuple de Thèbes. Ainsi Jocaste pleure-t-elle la décision de Laïos d’avoir jeté son fils dans le fleuve. Edipus viole donc son père qui se retrouve émasculé et meurt. Il cloue ensuite au mur la fourrure de Jocaste (la fourrure est l’accessoire de l’actrice qui a abandonné la troupe) comme s’il clouait directement Jocaste et accomplit ainsi son destin incestueux. Contrairement à ce qui se déroule dans la mythique tragédie, Jocaste décide de rejoindre Dionysos, elle ne se tue donc pas. Dionysos arrive alors pour inciter le peuple à renverser l’Ordre. A ce moment, des coups d’arme à feu tuent Œdipe-Dionysos, qui s’effondre, entraînant Jocaste et la fourrure dans la mort.

Regard du traducteur

La Trilogie est l’une des expériences les plus importantes du théâtre italien de la deuxième moitié du vingtième siècle. Dans cette trilogie, texte après texte, Testori donne naissance à un mélange linguistique fait de dialectes de la Lombardie, de la Brianza, de la Vénétie, fait de néologismes, de paroles étrangères et de langues anciennes, faits de suffixes propres à l’idiome de Testori… C’est une puissante langue théâtrale qui prend forme, comparable aux créations de Dario Fo ou à la langue napolitaine de Eduardo de Filippo. Ce mélange, en effet, donne vie à une langue matière, à une langue-nerf, créatrice d’images. Genet, Queneau, Vian figurent parmi les auteurs qui ont pu inspirer Testori et la présente traduction d’Edipus. Testori accomplit à partir du langage standard une opération de désarticulation et de ré-articulation pour créer une langue-corps originale. Cette création interroge la possibilité du Verbe à redevenir Chair. Avec véhémence, obscénité, provocation, impudeur, cette parole cherche son point de destruction. La langue est le véritable protagoniste de ce théâtre : c’est une langue-ventre, une langue-individu.