Écriture

  • Pays d'origine : Grèce
  • Titre original : ΔΑΙΜΟΝΑΣ (« Démonas » = « Démon »)
  • Date d'écriture : 2009
  • Date de traduction : 2010

La pièce

  • Genre : Monologue dramatique
  • Nombre d'actes et de scènes : -
  • Décors : pas d'indication par l'auteur.
  • Nombre de personnages :
    • 1 au total
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 1h30
  • Domaine : protégé. Droits appartenant à l’auteur pour le texte original, à la traductrice pour la traduction française.

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

La pièce a pour point de départ Les Démons de Fiodor Dostoïevski, publié pour la première fois en Russie en 1871, et  plus précisément La Confession de Stavroguine et un chapitre du livre intitulé « Chez Tikhon », censuré dans les premières éditions.

Dans ce chapitre, le héros principal des Démons confesse entre autres un acte abominable : le viol de la petite Matriocha et le suicide de celle-ci qu’il n’a pas empêché alors qu’il en avait la possibilité. Mais le contexte du livre ne permet pas de déduire de façon certaine que Stavroguine dit la vérité, et d’ailleurs cette confession n’a jamais été publiée. C’est ici exactement que réside le caractère subversif de cette histoire.

Dans le monologue, Matriocha est vivante. Elle habite à Uri, petite ville de Suisse allemande, dans la maison que lui a léguée Stavroguine. Le jour de sa mort, plus précisément de son suicide, à l’âge de cinquante ans environ, au tournant du XXe siècle, Matriocha « raconte » la version qui est la sienne : l’amour qu’elle portait à Stavroguine depuis toute petite, leur seconde rencontre alors qu’elle avait dix-sept ans, leur relation brève et tourmentée jusqu’au suicide de Stavroguine et l’attachement qui la liait à lui jusqu’à son dernier jour.

Regard du traducteur

Je suis le travail de Maria Efstathiadi depuis plusieurs années, tout d’abord en tant que romancière, puis maintenant comme dramaturge. Des points de rencontre sont très nets entre les différents genres littéraires qu’elle pratique, en particulier le fait de faire entendre les voix intérieures qui habitent, parcourent ses personnages et leur donnent une dimension très profonde. Cela donne une résonnance très forte à ses textes. C’est spécialement vrai dans la pièce Démon où un seul personnage laisse entendre trois voix qui se répondent, se chevauchent parfois, se commentent, s’interpellent, témoignant du drame et des tensions qui se jouent et s’affrontent en la personne de Matriocha dans les derniers instants de sa vie. Ce texte est un défi exceptionnel pour une comédienne qui peut jouer sur différents registres, faire entendre par sa voix ou sa gestuelle à différents moments de la vie d’une même personne.