Chronique des malandrins

de Tomoyoshi Murayama

Traduit du japonais par Jean-Jacques Tschudin

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Japon
  • Titre original : Boryokudanki
  • Date d'écriture : 1929
  • Date de traduction : 1992

La pièce

  • Genre : Militant - Luttes ouvrières
  • Nombre d'actes et de scènes : : 4 actes et 9 tableaux
  • Décors : 1.1. Auberge de plein air. 1.2. résidence officielle (hall) 1.3. même résidence, un salon 2.1. Les locaux du syndicat. 2.2. idem. 3.1. Maison quartier ouvrier (intérieur) 3.2. idem. 4.1. Résidence luxueuse 4.2. Dépôt de locomotives, gare de Zhenzhou.
  • Nombre de personnages :
    • 23 au total
    • 20 homme(s)
    • 3 femme(s)
  • Durée approximative : 2 heures
  • Création :
    • Période : 27 Juin 1929
    • Lieu : par la troupe du Sayoku Gekijô, à Tokyo
  • Domaine : protégé : Mme. MURAYAMA Hama et Mr. MURAYAMA Ado

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Dramatisation de la grève historique du Pékin-Hankou, 1923, qui paralysa toute la ligne, avant de finir écrasée dans un bain de sang. Acte I : les autorités recrutent les organisations criminelles pour écraser le syndicat des cheminots. Acte II : Réunion du syndicat, déclaration de grève générale. Acte III : Description de la grève : activités militantes, résolution prolétarienne, manoeuvres des autorités, des gangsters, etc. La troupe débarque. Acte IV : Conflit interne chez les truands ; puis tableau final : la troupe investit le dépôt de locomotives, massacrant les cheminots et leur famille, malgré leurs appels à la solidarité des travailleurs.

Regard du traducteur

Traduire la pièce emblématique d'un mouvement révolutionnaire aujourd'hui totalement déconsidéré est certes une étrange entreprise. Aveuglement devant les leçons de l'histoire, refus de l'universitaire de quitter la tour d'ivoire de sa spécialité, ou alors provocation, plaisir pervers de choisir un texte si daté, si manifestement contraire à l'esprit de notre décennie ? Rien de tout cela vraiment, mais un désir de constituer, pièce par pièce, un fond représentatif du théâtre moderne japonais ; de prendre dans cet immense réservoir pratiquement ignoré des traducteurs, les textes les plus importants, ceux qui marquèrent le plus l'histoire de ce théâtre. Et de le faire sans en censurer, par crainte d'être taxé de ringardise, la production d'un mouvement qui domina le jeune théâtre moderne japonais de l'époque. Dans cette optique-là, le choix de La chronique des Malandrins s'imposait, ne serait-ce que par son importance historique et sa valeur symbolique. Dans la situation actuelle, il est évident que cette pièce n'a guère de chance de rencontrer en France ne serait-ce qu'une parcelle de l'énorme succès, tant critique que populaire, qui avait accueilli sa création. Evident aussi qu'elle reste davantage destinée à une anthologie qu'à une réalisation immédiate. Pourtant si les solutions qu'elle propose ne sont plus de mise, les maux qu'elle dénonce sont loin d'avoir disparu, et on peut imaginer encore bien des endroits, bien des situations, où la monter garderait encore toute sa valeur. Enfin, avec toutes ses limites idéologiques, cette pièce n'en est pas moins intéressante par sa construction, par sa tentative de mise en place d'un héros collectif, par l'ensemble des dispositifs scéniques et dramaturgiques mobilisés, et je reste persuadé que, loin d'être une simple relique historique, elle peut, aujourd'hui encore, fournir matière à un spectacle efficace.