Écriture

  • Pays d'origine : Russie
  • Titre original : IEKHAI !
  • Date d'écriture : 1983
  • Date de traduction : 1993

La pièce

  • Genre : comédie
  • Nombre d'actes et de scènes : 1 acte. Pièce courte. Le metteur en scène peut réunir, dans un même spectacle ces 2 ou 3 autres textes de Nina Sadour : Tout doux, tout roux – Froidure - Une étrange bonne femme
  • Décors : 1
  • Nombre de personnages :
    • 3 au total
    • 2 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 30mn
  • Création :
    • Lieu : en Russie
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Une voie ferrée. LE MOUJIK, la tête posée sur les rails. LE MECANICIEN DE LA LOCOMOTIVE qui a réussi à freiner, essaye de le faire dégager tour à tour à coups de gueule ou en raisonnant. Très vite, c'est LE MOUJIK qui le prend à partie, lui reproche de mettre son convoi en retard et de lui refuser son suicide. "Tu dois me rouler honnêtement dessus!" A plusieurs reprises, LE MECANICIEN  croit avoir gagné la partie, mais régulièrement LE MOUJIK, toujours pratique, se recouche sur les rails, en ponctuant son geste d'un : "Allez, roulez !"

Survient LA MEME EN BOTILLONS dont la biquette s'est échappée. Après quelques considérations bien campagnardes (et pour nous bouffonnes) sur le sort du monde, LE MOUJIK décide de suivre LA MEME. Il rattrapera sa biquette, réparera sa remise, entretiendra son potager.

Et sur quelques propos bien ronds, bien rustiques, ils s'en vont bras-dessus, bras-dessous en injuriant le MECANICIEN, plutôt effondré de voir sa vertu si mal récompensée. Inutile de dire que ce texte n'est pas à prendre au 1er degré.

Regard du traducteur

Ce texte bref et non convenu, très drôle avec ses remarques bourrées de fausse-logiques, le tempérament agressif du suicidaire qui n'a rien de désespéré et cet "allez, roulez!" répétitif et péremptoire par lequel il prétend imposer ses vues et dont le mouvement est la négation même de l'idée de mort.

Ce qui se passe à travers le discours saccadé (presque des échanges de marionnettes) du cul-terreux et du prolo est grave : la solitude, la vie, la mort que la perspective d'accueil dans une isba minable chez une vieille peu prolixe et sans tendresse suffit à éloigner.

Et puis, il y a la voie ferrée qui porte les hommes d'un bout à l'autre de leur destinée et sur laquelle LE MOUJIK aura en vain posé dix fois sa tête morfondue et rigolarde.

Avec son imagination imprévisible, son extrême originalité, Nina Sadour a fait œuvre d'un très beau travail stylistique, dépouillé, éloquent à peu de frais, qui touche au plus juste. A sa manière, une caricature à la Gogol.