En juillet 1994, le Festival d’Avignon rendit hommage à l’œuvre d’Antoine Vitez. Une demi journée d’étude (l’après-midi du 18 juillet) fut consacrée à sa pratique traductive. Il s’agissait à la fois d’évoquer l’importance que Vitez accordait à la traduction, son goût et sa passion des langues, son intérêt spécifique pour les domaines russe, hellénique et allemand. La qualité des communications présentées ce jour-là – interventions, témoignages, analyses – fit alors l’objet d’une publication.
Vingt ans plus tard, la pensée du grand metteur en scène continue de résonner : dans cette édition revue et augmentée, la traduction de théâtre s’interroge, se scrute, s’analyse, et son enjeu, saisir le geste qui institue l’œuvre et commande la parole théâtrale, s’impose. Comme disait alors Antoine Vitez : “Traduire, c’est mettre en scène.”
Comme son titre l’indique, Seule – Paroles de soldates en Iraq, traduit de l’anglais par sept traductrices de la MAV, parle de la solitude des soldates qui, contrairement à leurs collègues masculins, pour avoir voulu faire un « métier d’homme », ne trouvent que très rarement dans leurs unités le réconfort de « l’esprit de corps » et de la camaraderie. À la fois bouleversant et nécessaire, le texte offre un regard sans fard sur la violence subie par les soldates, une violence qui se répète dans tous les conflits armés.
Lecture dirigée par Dag Jeanneret.
Espèce d’animal, traduit de l’anglais par Gisèle Joly et François Raison, est l’histoire d’un adolescent qui est hanté par l’idée que l’Homme n’est qu’une étape dans la chaîne de l’Evolution et qu’il porte en lui les traces du passé. Il est sujet à des sortes d’épiphanies où il se sent « devenir animal », créant des situations drôles, insolites, parfois inquiétantes. À travers le prisme de sa compréhension « zoomorphique » du monde, il nous fait appréhender son univers, l’école, les parents, ses amours, les troubles, les émois et les joies de ses seize ans.
Lecture dirigée par Dag Jeanneret.
Disponible aux éditions Espaces 34.
En 2015, Haïfa, une femme âgée qui vit à Mossoul, prend la fuite avec sa nièce de 4 ans dans les bras. Elle parcourt 5 000 km, depuis l’Iraq jusqu’à la mer Baltique, sur la route des Balkans. Dans Occident Express, traduit de l'italien par Federica Martucci et Olivier Favier, Stefano Massini perçoit l’histoire de cette femme à la fois comme l’expression d’une grande force et l’un des paradigmes de notre époque.
Lecture par Ottavia Piccolo (en italien surtitré).