Le théâtre allemand n’est plus à découvrir ? Et pourtant !
Dans les premières décennies du XXe siècle, jusqu’à ce que le nazisme étouffe toute création artistique originale, des auteurs de langue allemande ont profondément bouleversé l’écriture dramatique. Certains sont bien connus – Brecht, Schnitzler, Horváth –, d’autres beaucoup moins.
L’objectif de cet ouvrage est de faire découvrir des textes étonnants, émouvants, insolents, poétiques ou drôles.
Les 26 textes de ce recueil (22 extraits longs et 4 œuvres intégrales) ont été choisis, présentés et, pour la plupart, traduits par des membres du comité allemand de la Maison Antoine-Vitez, dans le cadre d’un travail en commun coordonné par Jean-Louis Besson et Cécile Schenck.
Définie par son auteur comme un mélodrame, Les Sensuels – traduit de l’espagnol par Marion Cousin - explore et épuise jusqu'à l'excès les ressorts de ce genre populaire que Tantanian affectionne depuis ses premiers textes.
Librement inspirée des Frères Karamazov de Dostoïevski, la pièce fait se croiser trois fratries, les Malheur, les Richardson, et les Tigrov, toutes trois liées par la figure spectrale de Teodoro, époux et père tyrannique, assassiné dès le prologue dans une violente pantomime, et par un sortilège jeté par la veuve de la victime.
Mis en espace par Guy Delamotte.
Cette « pièce de guerre » - traduite de l’allemand par Pascal Paul Harang - s’inspire du roman de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres et de son avatar cinématographique, Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Une insondable jungle dans laquelle vont se rendre ridicules ceux-là mêmes qui croient ou prétendent se rendre utiles à l’humanité : les Européens. À sa création en Allemagne, en 2014, la pièce s'est retrouvée à l’affiche de six théâtres : l’Akademietheater de Vienne, le Thalia Theater de Hambourg, le Deutsches Theater de Berlin, et puis Wiesbaden, Essen et Lucerne !
Troisième bureau est un collectif artistique pluridisciplinaire, réunissant comédiens, auteurs, metteurs en scène, professionnels du livre, enseignants et universitaires. Le collectif lit chaque saison plus d’une centaine de pièces collectées auprès des auteurs, des traducteurs et des lieux ressources. Deux textes MAV ont été sélectionnés cette année pour une mise en lecture dans le cadre du festival Regards croisés :
- Viande en boîte de Ferdinand Schmalz
- Comment retenir sa respiration de Zinnie Harris
Traduit du grec par Michel Volkovitch, Dévastation magnifie et parodie le mythe en convoquant Agamemnon, Clytemnestre, Egisthe, Cassandre, Electre, Iphigénie, Oreste. Ils dormaient. Ils se réveillent et entrent en scène un par un. Ils vont devoir rejouer leur histoire une fois de plus. Electre et Clytemnestre sont satisfaites de cet éternel retour ; les autres, à des degrés divers ont décidé d’y échapper. Ils vont finir par s’entretuer, mais pas conformément à la légende officielle. Mais, peuvent-ils mourir ?
Disponible aux éditions Espaces 34.
Habiter le temps, traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy, se déroule dans un espace unique (une maison de famille) à trois époques en même temps : 1913, 1968, 2014. Le destin de trois générations est raconté en parallèle et simultanément. À travers les dialogues, les événements et les époques, ces trois histoires se mêlent les unes aux autres et constituent une grande saga familiale. Des événements dramatiques ayant lieu en 1913 ont une influence sur 1968 mais également sur 2014.
Mis en lecture par la Compagnie Poupées Russe.
Traduit de l'arabe par Leyla Rabih et Jumana Al-Yasiri ce texte met en lumière la répression brutale du soulèvement syrien de l’automne 2011. Noura, jeune femme issue d’une famille assez privilégiée, entreprend de collecter des témoignages de manifestants arrêtés par le régime de Bachar Al Assad. A défaut de pouvoir s’engager directement, elle voudrait que cette démarche documentaire soit sa contribution à la révolution en cours. A travers le prisme de la caméra, la frontière entre le témoignage et le récit se brouille.
Mise en espace de Laurent Berger.
Mike Bartlett explore avec Contractions, traduit de l’anglais par Kelly Rivière, la violence et la dérive des rapports humains dans le milieu de l’entreprise. Dans un huis clos entre une supérieure hiérarchique et son employée, composé d’une série de quatorze scènes courtes, il décortique avec un humour noir allant jusqu’à l’absurde, l’ingérence du monde du travail dans la vie intime des salariés.
Mise en scène d'Elidan Arzoni.
Disponible aux éditions Actes Sud-Papiers.