Supernova (portrait de famille)

de Erika Z. Galli et Marina Ruggeri

Traduit de l'italien par Federica Martucci

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Italie
  • Titre original : Supernova (ritratto di famiglia)
  • Date d'écriture : 2014
  • Date de traduction : 2015

La pièce

  • Genre : Comédie dramatique
  • Nombre d'actes et de scènes : Acte unique
  • Décors : Une maison au bord d’un précipice qui donne sur une montagne rose. On voit le salon de la maison, un salon avec un épais mur de verre invisible.
  • Nombre de personnages :
    • 6 au total
    • 6 femme(s)
  • Durée approximative : 75mn
  • Création :
    • Période : 19 juin 2014
    • Lieu : Teatro Elfo Puccini (Milan)
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

C’est un portrait de famille au féminin qui réunit cinq sœurs qui ont entre 24 et 27 ans et une mère. Le père est absent, parti ou peut être mort, et depuis la mère est en proie à une dépression et consomme des psychotropes. Antonia est en symbiose avec sa mère et ne veut pas quitter la maison, elle en garde précieusement la clé autour de son cou. Aida est sa jumelle. Adele est l’aînée, avec son père elle a parcouru la montagne, elle rêve d’en connaître tous les sentiers. Angelica est la troisième, elle a grandit en écoutant du rock avec son père, elle se sent à l’étroit et veut partir. Anita la cadette étudie et veut tout savoir. Aujourd’hui c’est la fête du printemps et la famille se prépare à fêter ensemble ce rituel. Des préparatifs animés au cours desquels souvenirs du passé, révélations du présent, musiques et chansons d’hier et d’aujourd’hui se succèdent avec en filigrane le fantôme du père qui plane. Les six femmes attendent des invités qui n’arriveront jamais et l’une d’elle partira pour toujours.

Regard du traducteur

Il est question de famille, une thématique chère aux auteurs italiens mais qui ici trouve un traitement original et une langue débridée et poétique qui poussent les murs de la maison, les frontières pour parler aussi du dehors, du monde à travers la voix de ce qui l’habite : l’humain. La pièce se démarque tout d’abord par un dispositif dramaturgique original qui oscille entre réalisme et onirisme, grotesque et poésie. La construction progresse de manière fragmentée par tableaux aux titres tantôt poétiques tantôt symboliques. Des personnages attachants, extravertis, de beaux rôles de femmes qui libèrent une énergie pleine d’audace et d’humour en se racontant, en revivant par flash-back des scènes du passé où le père était encore là parmi eux.
Une construction qui alternent dialogues rythmés et monologues très vivants qui sont comme une voix intérieure qui s’adresse au père absent ou à la montagne qui fait face à la maison. Une écriture poétique, charnelle, presque animale et qui fait place à l’humour et l’émotion (parfois simultanément) en faisant affleurer les blessures, les failles, la tendresse, les rêves et les non-dits de cette famille marquée par le départ du père (mort, fuite ?).
Une pièce qui peut faire penser au spectacle Les sœurs Macaluso pour la vie, l’insolence, l’humour et la rage qui se dégagent de ces tranches de vies féminines, hors du temps et du monde, un texte qui offrirait sans doute de belles propositions de jeu et de mise en scène.