Retour à la case départ (Lundi)

de Helmut Krausser

Traduit de l'allemand par Marie-Claude Auger

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Allemagne
  • Titre original : Uber los (Montag)
  • Date d'écriture : 2001
  • Date de traduction : 2003

La pièce

  • Genre : Réalisme désabusé : dialogue entre une barmaid et un client dans un club d'échangistes.
  • Nombre d'actes et de scènes : 1 acte. Dialogue seulement interrompu par des pauses.
  • Décors : le bar.
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 1 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 1h15-1h30
  • Création :
    • Période : octobre 2001
    • Lieu : Escher Kulturfabrik à Esch.
  • Domaine : protégé : S. Fischer Verlag GmbH

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Lundi soir. Un homme d'une quarantaine d'années entre dans un bar d'échangistes. C'est la première fois que Karl ose franchir le seuil de ce genre d'établissement qui, pour le moment est vide, hormis Nicole, la barmaid qui l'initie aux habitudes du lieu, lui assurant que les clients ne vont pas tarder à arriver. Karl attend. Et en attendant, il boit des bières et parle avec Nicole. La situation inhabituelle pour lui, le porte à la confidence. Il est direct, lourd. Parle de sa sexualité, de sa femme, qui évoquait elle aussi ses fantasmes quand elle était plus jeune mais qui maintenant, ne suscite plus en lui de désirs hors normes. Peu à peu, il se met à nu, parle de ses expériences sexuelles avec la voisine, une ado quasi handicapée, imberbe, il évoque ses fantasmes, ses perversions plus ou moins latentes. Le temps passe et personne n'arrive. Il boit de plus en plus. La sexualité est évoquée comme un service monnayable, tout se joue comme à la télé. L'individu est déshumanisé, la barmaid n'existe pas en tant que personne, en dépit du désir de Karl de la faire exister par les confidences qu'il lui fait. Elle, elle fait son boulot, elle s'applique à rester à distance. Leur face à face est brutal, impitoyable. Nicole méprise Karl, le déteste sans doute pour le rôle qu'il l'oblige à jouer. Elle est dans la dépendance de quelqu'un d'autre. Ce face à face est celui de deux solitudes, insurmontables.

Regard du traducteur

Comme toujours chez Helmut Krausser, la force du texte tient au ton acerbe, désabusé, au style dépouillé et parfois poétique. L'écriture ne souffre pas de compromis. La modernité de cette pièce tient à la situation provocante, à la mise à nu du personnage, à l'absence d'issue.