Pour Phèdre

de Per Olov Enquist

Traduit du suédois par Philippe Bouquet

Écriture

  • Pays d'origine : Suède
  • Titre original : Till Phedra
  • Date d'écriture : 1981
  • Date de traduction : 1992

La pièce

  • Genre : Réécriture de Phèdre
  • Nombre d'actes et de scènes : deux actes subdivisés. Quatre
  • Décors : Quasi inexistants, par contre grand rôle de la lumière et de la musique (on est souvent au bord du ballet)
  • Nombre de personnages :
    • 6 au total
    • 3 homme(s)
    • 3 femme(s)
  • Durée approximative : 1h30 à 2h
  • Domaine : protégé : Folmer Hansen Teaterförlag, Lundagaten 6, S 17163 SOLNA ( Suède )

Édition

Résumé

Il s'agit d'une réécriture de Phèdre avec modernisation de la langue et de l'approche, mais non pas des décors et des costumes. L'accent est mis sur la nudité et la cruauté des sentiments, dans une langue extrêmement dépouillée à mi-chemin entre prose et poésie (le récit de Théramène tranche par une facture "classique" presque comique). Chaque mot de cette étrange complainte moderne porte, fait mouche, fait mal. La psychologie des profondeurs est là, mais l'auteur ne la laisse jamais apparaître au niveau du texte, toujours très plausible dans la bouche des personnages. Magnifique contrepoint avec Racine.

Regard du traducteur

Cette pièce a pu être définie par un metteur en scène l'ayant eu en mains comme un "diamant". Elle possède en effet une beauté pure, fulgurante, qui tient à son extrême dépouillement, à sa concentration sur l'essentiel, à sa nudité. Elle est rédigée dans une langue à la fois violente et subtile qui a été pour beaucoup dans mon coup de foudre. Je me suis en effet mis à traduire cette pièce aussitôt après l'avoir lue, poussé par une impérieuse nécessité de voir ce texte exister en français. Depuis sa parution, cette pièce a fait l’objet d’une demi-douzaine de mises en scène totalement différentes, illustrant la richesse de ses potentialités dramatiques. Dominique Terrier, de Métro Mouvance, en a même fait une sorte d’opéra. Elle a fait partie des dix Phèdre du Nouveau Théâtre du 8è à Lyon, soutenant la comparaison avec celle de Racine, qui m’a longtemps été objectée comme obstacle à sa représentation en France. C’est une pièce de lumière qui illustre aussi la puissance du Verbe scénique. Jean-Pierre Girard en est encore amoureux, une douzaine d’années après. Stéphane Verrue en a caressé le projet pendant des années avant de le réaliser. Quant Patrick Collet montera-t-il ce texte fait pour lui ?