Pessah / Passage

de Laura Forti

Traduit de l'italien par Caroline Chaniolleau

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Italie
  • Titre original : Pesach / Passagio
  • Date de traduction : 2003

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 7 scènes
  • Décors : unique
  • Nombre de personnages :
    • 4 au total
    • 1 homme(s)
    • 3 femme(s)
  • Durée approximative : 1 h 45
  • Création :
    • Période : mai 2002
    • Lieu : The‚tre Niccolini, San Casciano D' Azzurra
  • Domaine : protégé : l'auteur

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

La pièce se déroule dans un décor unique ; les personnages sont la mère et ses trois enfants, Nora, Giorgio et Betta. Nous sommes dans l'appartement de la mère et assistons aux préparatifs d'un repas de fête : c'est le seizième anniversaire de Nino, le fils de Nora, personnage que nous ne verrons jamais puisque les excursions à mobylette semblent avoir plus d'importance pour lui que les repas de famille. La coïncidence fait que le jour de l'anniversaire tombe sur la fête de "Pessah", la P‚que juive. La mère et Betta, sa fille cadette, ont l'intention de ranimer la tradition et de fêter l'anniversaire en faisant le "seder", le repas de pessah selon les règles de la religion. Cela soulève les railleries de Nora qui trouve ridicule de donner dans le traditionalisme pieux après toute une vie on ne peut plus laïque.

Regard du traducteur

Laura Forti a écrit une pièce qui me semble remarquable, voire étonnante, à plusieurs niveaux. Ce qui frappe d'abord c'est la qualité d'écriture. En cela, Laura Forti se place presque à contre-courant par rapport aux multiples dramaturgies contemporaines. Il n'y a ni révolution des formes, ni rupture des codes. Elle fait épanouir la force de son style et son contenu inhabituel dans une dramaturgie tout à fait classique. Ce n'est pas souvent que l'on voit des personnages prendre chair d'une façon aussi nuancée, colorée, spontanée. Il y a, pour chacun d'eux, une part de jubilation verbale qui me semble rare, et qui permet à l'auteur de traiter des sombres sujets de famille avec une bonne dose d'humour. Or, il ne s'agit pas uniquement d'une histoire de famille. La pièce de Laura Forti tisse habilement un lien entre le microcosme d'une mère et ses trois enfants adultes et le macrocosme historique passé (la Shoah) et présent (Israël).
En réinterprétant à sa façon la signification de la fête de Pesach, la P‚que juive, elle entrecroise les biographies, les crises d'identités, les quêtes de vérité et de bonheur. Cela se déroule lors d'une fête de famille, en temps réel, dans le climat typique que chacun d'entre nous connaît. La force théâtrale réside dans la sensibilité avec laquelle l'auteur nous conduit dans les méandres du souvenir, des blessures mal cicatrisées, des conflits refoulés. Le texte propose quatre rôles d'importance égale, pour trois femmes et un homme, des rôles qui offrent un éventail très large aux comédiens. Le spectateur qui aura vu cette pièce aura intensément vécu.