Oedipe à Delphes

de Vlad Zografi

Traduit du roumain par Paola Bentz-Fauci

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Roumanie
  • Titre original : Oedip la Delfi
  • Date de traduction : 2002

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 3 actes
  • Décors : 1
  • Nombre de personnages : 4 hommes, 1 femmes + le choeur dont homme(s) et femme(s)
  • Durée approximative : 2h30

Résumé

Thème antique revisité afin de mettre en forme théâtrale un sujet d'actualité : l'information visuelle déformante et anarchique dont on nous accable.

La scène se passe au temple d'Apollon où la Pythie et Marcos, son serviteur, connaissent les soucis de tout responsable d'entreprise aujourd'hui : ils parlent marketing, recette, relations avec la clientèle. Arrivé avec un groupe de pèlerins soucieux de connaître leur avenir, ådipe se rebelle contre le verdict annoncé par la prêtresse et décide d'arrêter la marche du destin, en arrêtant sa route parmi les hommes. Espérant se placer ainsi hors du pouvoir divin, il s'installe au temple même, dans les bras de la Pythie, soustraite elle aussi désormais à sa mission prophétique. Mais leur amour s'enlise dans la routine ; la Pythie s'emp‚te ; ådipe s'ennuie. Delphes va à la ruine. Les cités voisines sont à feu et à sang. Privé de son oracle, désorienté, le monde grec est à l'agonie. C'est alors qu'un geste de la Pythie ouvre, par le plus grand des hasards, une perspective nouvelle : l'écran à images, qui se chargera dorénavant, à la place du dieu Apollon, de montrer aux hommes la voie à suivre. La vie des individus tout comme celle des peuples y défilera, avec son cortège d'horreurs, crimes, viols, trahisons, guerres, non plus sous le regard de l'œil divin qui veillait sur elle, mais sous celui du spectateur qui en fera une marchandise. La place de l'oracle sera désormais tenue par le voyeur, l'espion. ådipe se goinfrera de ces images jusqu'à l'écoeurement, jusqu'à l'empoisonnement. Mais Delphes retrouvera ses chers touristes, venus pour connaître non pas l'avenir mais le présent, et avec eux, sa prospérité d'antan.

Ce n'est pas uniquement la chute de l'homme que le texte évoque, mais celle de l'histoire humaine elle-même.