Les corvéieuses

de Sue Glover

Traduit de l'anglais par Philippe Loubat-Delranc

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Ecosse
  • Titre original : Bondagers
  • Date de traduction : 1995

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 2 actes de 13 et 10 scènes
  • Décors : Unique. Les changements de lieux sont manifestés par la présence d'éléments différents selon les lieux
  • Nombre de personnages : 6 femmes dont homme(s) et femme(s)
  • Création :
    • Période : mai 1991
    • Lieu : Traverse Theatre, Edimbourg
  • Domaine : protégé : Alan Brodie, 76, Oxford Street LONDON W1N 0AX

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Dans le sud de l'Ecosse, en cette fin du 19ème siècle, l'usage voulait qu'un ouvrier agricole recrute lui-même une femme qui travaillerait aux champs avec lui pour le maître. La pièce s'ouvre sur la "foire de louage" où, comme tous les ans, des femmes viennent louer leurs bras pour une saison. Il y a les jeunes, comme Liza, pour qui c'est la première fois. Et il y a les moins jeunes, comme Sara, qui travaille ainsi depuis des années, flanquée de sa fille Tottie, 15 ans, simple d'esprit. Elles se retrouveront dans la même ferme avec Maggie, mère de famille nombreuse, épouse du travailleur agricole qui a loué Liza et Sara. Et puis avec Jenny, une autre de ces "corvéeuses", à peine plus ‚gée que Liza.

La pièce se déroule en deux actes, un pour l'été, l'autre pour l'hiver. C'est la vie à la ferme du point de vue de ces femmes, c'est leur regard sur le travail, sur la place qu'elles occupent dans cette hiérarchie rurale, sur les hommes dont elles parlent souvent et qu'on ne voit jamais. Elles seules s'expriment sur scène.

Par une succession de tableaux, Sue Glover évoque leur labeur au quotidien ; leurs aspirations (Liza veut sortir de cette vie de dépendance ; Sara et Maggie sont pour la continuité dans l'abnégation) ; leurs amours, avec ce désir quasi-collectif des jeunes femmes pour Kello, le garçon de charrue, sur qui se cristallise leur besoin d'amour, même celui de Tottie, qui tournera au drame. Elle le tuera - ou bien est-ce un accident ? - quand elle se rendra compte que s'il l'a "culbutée" un soir de fête, alors qu'il était sao?l, ce n'était pas tout à fait par amour pour elle. Pourtant, Tottie, la petite simplette, celle qui croit aux fantômes qui errent sur la lande, a, elle aussi, bien le droit de vouloir devenir femme à part entière et sortir de sa morne condition de "corvéeuse". Entre l'acceptation de sa condition et la folie, où est la porte de survie ?

Regard du traducteur

Sue Glover réussit une très belle pièce de femmes confrontées à leur fatalité socio-historique et qui adoptent différentes attitudes face à leur condition. Une pièce entre résignation, révolte et folie.

La pièce s'articule autour de la succession de scènes courtes : denses, elles apportent toutes une dynamique à l'action, la faisant rebondir sans temps mort au fil de cette saison des "corvéieuses".

C'est une oeuvre austère, puissante, et l'écriture de Sue Glover est d'un réalisme non dénué de lyrisme.