Le Pouvoir de dire oui

de David Hare

Traduit de l'anglais par Gérald Garutti

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : U.K.
  • Titre original : The Power of Yes
  • Date d'écriture : 2009
  • Date de traduction : 2011

La pièce

  • Genre : Théâtre documentaire
  • Nombre d'actes et de scènes : 9 scènes
  • Décors : Banques, entreprises, bureaux, intérieurs, univers fantastique.
  • Nombre de personnages :
    • 25 au total
    • 22 homme(s)
    • 3 femme(s)
  • Durée approximative : 1h45
  • Création :
    • Période : 6 octobre 2009
    • Lieu : Royal National Theatre, Londres
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

David Hare convoque sur scène une vingtaine de personnages de la vie de la finance mondiale pour tenter de saisir les tenants et les aboutissants de la crise financière de 2008. Nous ne sommes pas loin de la tragédie grecque où le théâtre se mue en agora et où les acteurs de la vie politique et publique mondiale, des industriels et des journalistes viennent tour à tour apporter leur pierre à la progression dramatique inexorable de ce fait bien réel : le capitalisme a cessé de fonctionner 4 jours durant, en septembre 2008, entraînant, sur fond du mythe de la croissance illimitée, de l’abus des subprimes, faillites en chaîne, et innombrables retombées sociales. Dans le plus pur courant de théâtre documentaire qui parcourt les scènes britanniques contemporaines, c’est une pièce haletante qui porte un regard sans pitié sur les sphères de la finance et sur le monde contemporain.

Regard du traducteur

De cette pièce qui se dénie comme telle mais a la forme d’une enquête, le sous-titre donne une définition aussi sobre qu’ambitieuse, aussi tranchée qu’exhaustive : « un dramaturge cherche à comprendre la crise financière ». Quintessence du théâtre documentaire, c'est cette recherche, avant même son résultat, que l'auteur s'emploie à exposer sous nos yeux et sur la scène : ainsi, brique après brique et dialogue après dialogue, la pièce se voit construite et la crise déconstruite, les rouages de l'une comme de l'autre exhibées au public. Personnage central de la pièce, mû par la soif de comprendre et d'expliquer, l'auteur interroge, avec une naïveté toute cartésienne et une ironie toute socratique, une multitude de célébrités et d'experts du monde financier : se cotoient ainsi Georges Soros, « l'homme qui a fait sauter la banque d'Angleterre », Alan Greenspan, ex-directeur de la Réserve Fédérale Américaine, Masa Serdeveric, employée licenciée de Lehman Brothers et égérie de la crise, ainsi qu'une multitude de traders, journalistes, banquiers et autres PDG. Au total, 25 personnages assaillis de pourquoi et comment, qui apportent leur témoignage, matériau brut, comme on apporte une pierre à l'édifice. C'est ainsi qu'au fil des neuf scènes, les ombres au tableau de la crise se trouvent progressivement levées : titrisation, subprimes, bulle spéculative, l'auteur devenant un interprète du présent, un herméneute de la catastrophe financière, un passeur de paroles entre les personnages dont les langues se délient. Décrypter, démystifier, démonter – moins pour strictement dénoncer que pour complexement comprendre : tel est le voyage au cœur du sens et de notre présent auquel nous invite Le Pouvoir de dire oui.