Grabataire

de Enda Walsh

Traduit de l'anglais par Vincent Hugon

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Irlande
  • Titre original : Bedbound
  • Date d'écriture : 2000
  • Date de traduction : 2004

La pièce

  • Genre : Comédie noire
  • Nombre d'actes et de scènes : 1 seul acte, pas de subdivision en scènes
  • Décors : Une pièce aux murs nus, un lit
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
    • 1 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 1h
  • Création :
    • Période : 2000
    • Lieu : New Theatre, Dublin
  • Domaine : protégé : Curtis Brown Group Ltd

Édition

  • Edité par : Espaces 34
  • Prix : 11.50 €
  • ISBN : 2-84705-043-4
  • Année de parution : 2008
  • 72 pages

Résumé

Un père et sa fille handicapée occupent chacun une extrémité d'un petit lit dans une pièce exiguë. Le père raconte, au gré de tirades entrecoupées, son ascension du statut de simple manutentionnaire à celui de marchand de meuble, mais aussi sa chute. La fille s'efforce, tant bien que mal, de combler les silences et l'on apprend ainsi peu à peu, ce qui a conduit ces deux personnages en ce lieu.

Regard du traducteur

Grabataire, d'Enda Walsh, est une pièce haletante, oppressée aussi bien qu'oppressante. Sous les yeux du spectateur, deux personnages, un père et sa fille poliomyélitique, installés chacun à une extrémité d'un petit lit pris entre quatre parois de placopl‚tre, s'efforcent de tenir à distance le silence qui pèse sur eux et alimente leur claustrophobie. La respiration du texte se fait par phrases hachées, comme si les personnages hyperventilaient sous le coup de la panique, sans cesse au bord de la suffocation. Loin de parler d'un même souffle, le père et la fille donnent plutôt l'impression de partager un même système respiratoire, ce qui empêche l'autre de s'exprimer dès lors que l'un parle, mais rend son intervention nécessaire sitôt que le silence se fait comme pour éviter l'asphyxie.
Le spectateur ne tarde d'ailleurs pas à se retrouver lui aussi pris dans cette fuite en avant où les monologues du père et de la fille alternent, se télescopent, dévoilant graduellement l'enchaînement de faits qui les a conduits dans cette pièce, ce lit, jusqu'à ce que, finalement s'établisse, à défaut d'une véritable communication, une certaine forme de compréhension, préalable au pardon des fautes passées.