En âge de tirer

de Michael Lewis MacLennan

Traduit de l'anglais par Philippe Loubat-Delranc

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Canada
  • Titre original : The shooting stage
  • Date d'écriture : 1999
  • Date de traduction : 2004

La pièce

  • Genre : Drame poétique, lyrique.
  • Nombre d'actes et de scènes : 2 actes, 30 scènes.
  • Décors : 2 : l’atelier d’un photographe ; l’école et la réserve naturelle qui, selon les indications de l’auteur, peuvent être situées dans le même espace du plateau.
  • Nombre de personnages :
    • 2 au total
  • Durée approximative : 1h30
  • Création :
    • Période : 2001
    • Lieu : Vancouver

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Epoque contemporaine, dans une ville canadienne, à proximité d'une réserve naturelle, deux hommes d’une quarantaine d’années et trois adolescents de 15/16 ans. Len est photographe. Après une exposition des ses travaux qui montrent un adolescent à la pose ambiguë, il subit de violentes tracasseries juridiques pour pornographie, voire pédophilie. Il s'agit pourtant d'une photo qu'il a prise, alors qu'il était ado, de James, un copain avec qui il jouait dans une série télé. Ce dernier, devenu depuis avocat de renom, se reconnaît dans la photo publiée par la presse. Par peur du scandale qui pourrait l’éclabousser, il exige que Len lui remette le négatif des photos qu’il a prises de lui à l’époque. Devant son refus, il lui propose un marché : assurer sa défense en échange des négatifs. Parallèlement, Elliot, Ivan et Derrick, trois copains de classe, vivent une amitié qui mêle rapports de force, affirmation de la masculinité et désirs homosexuels refoulés. Derrick est le mec viril, sportif, sûr de sa sexualité, ce qui ne l’empêche pas, pour se faire de l’argent de poche, de vendre à James des photos de lui, plus ou moins dénudé. Elliot, qui aime se travestir, devient vite son souffre-douleur. Ivan est pris entre deux feux et n’assume pas d’avoir cédé aux avances d'Elliot – dont on découvre qu’il est le fils de James - qui éprouve pour lui un véritable amour. A tel point qu'il ira jusqu'à attacher Elliot à un arbre et à vouloir l’abattre d’un coup de fusil.Mais on ne tue pas un cygne, cet oiseau solitaire qui revient une fois par an dans la réserve et auquel Elliot s’identifie…

Regard du traducteur

Dans cette pièce écrite avec une efficacité remarquable, MacLennan porte le regard sur un thème rarement abordé dans le théâtre contemporain français : les relations ambiguës des jeunes au sortir de l’adolescence aussi bien entre eux qu’avec les adultes : cruauté, violence, manipulation, chantage. Il réussit à nourrir le réalisme des situations par le souffle d’une écriture poétique, lyrique, qui ouvre sur des prises en charge théâtrales multiples. La nature canadienne, toujours présente avec la réserve naturelle où Elliot va se réfugier et où il connaîtra sa « passion », fait exploser le caractère claustrophobe et étouffant des situations dans lesquelles les deux adultes sont englués et permet à MacLennan d’insuffler une dimension métaphorique à sa pièce.