Contre l’amour

de Esteve Soler

Traduit du catalan par Alice Dénoyers

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Espagne
  • Titre original : Contra l’amor
  • Date d'écriture : 2009
  • Date de traduction : 2011

La pièce

  • Genre : Tragicomédie
  • Nombre d'actes et de scènes : Sept pièces indépendantes
  • Décors : Pièce 1 : Un théâtre de marionnettes représentant le palais royal de jour, une scène de nuit dans un lieu neutre, le palais royal de jour. Pièce 2 : Une petite chambre d’hôtel sombre. Pièce 3 : La terrasse d’un bar, sur une place. Pièce 4 : Un lit Pièce 5 : Une planète lointaine. Pièce 6 : Une substance qui rappelle une énorme bouse, dans laquelle surnagent les deux personnages. Pièce 7 : Une chaise
  • Nombre de personnages :
    • 13 au total
    • 5 homme(s)
    • 8 femme(s)
  • Durée approximative : 75 mn
  • Domaine : Aucun agent ne représente les pièces d’Esteve Soler en France. Ses pièces sont du domaine public, et sont disponibles en plusieurs langues sur le site Internet www.catalandrama.cat

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

Ces sept petites pièces burlesques renversent tous les aprioris sur l’amour en tant que sentiment noble et pur.

Dans la première pièce, un conte de fées extrêmement cruel, une princesse demande à un paysan qui l’a demandée en mariage de lui rapporter le cœur de sa mère, arraché de ses propres mains.
La seconde pièce évoque les notions de possession et de pouvoir de destruction de l’amour à travers l’histoire d’un couple désintégré, au sens propre comme au figuré. Un couple rentre dans une chambre d’hôtel, et alors qu’elle passe la porte, la femme se brise en mille morceaux sur le sol. Peu après, une brigade de nettoyage passe ramasser les morceaux, devant le mari ébahi et impuissant.
Dans la troisième pièce, l’auteur montre que la présence des « ex » dans nos vies survit longtemps après la séparation… Une femme explique à son amie qu’un corps étranger s’est infiltré à l’intérieur de son corps et la détruit de l’intérieur. Ce corps étranger est en fait son ex, qui n’a pas supporté de la voir partir et se fait une joie de la posséder et de lui empoisonner la vie.
La quatrième pièce parle d’un couple de jeunes dont le garçon veut absolument faire l’amour « sans ». La fille refuse, le garçon insiste… Il veut effectivement faire l’amour sans « comprimés pour l’amour », des médicaments distribués systématiquement par les entreprises à leurs jeunes employés, visant à s’assurer que la jeunesse se plie aux conventions et n’exprime pas ses véritables aspirations.
Dans la cinquième pièce, l’auteur réfléchit sur la projection de l’amour et sur la survie de l’espèce dans un avenir incertain. Un couple d’astronautes déjà âgés, vivant sur une planète lointaine, évoquent la possibilité ou non d’avoir des enfants, dans un monde anéanti où ils sont les seuls survivants.
La pièce numéro six montre comment les disputes quotidiennes sur des sujets en apparence anodins, la routine et la jalousie, sont les meilleurs éléments pour provoquer la destruction d’un couple. Un mari et une femme d’âge moyen sont englués jusqu’au cou dans une énorme bouse. Les reproches fusent d’une part et d’autre, ils se détruisent mutuellement par les mots, jusqu’à ce que l’homme s’enfonce petit à petit et soit remplacé par un autre homme, l’amant de la femme, qui subira certainement le même sort…
La dernière pièce est l’histoire tragi-comique d’un ancien responsable de castings de films porno. Au départ très fier de ses activités, il vit une terrible descente aux enfers qui le dépossèdera de son travail, de sa fiancée et de sa virilité…

Une pièce assurément ironique, cruelle et drôle, où l’impuissance et le désespoir des personnages dépeints nous rappellent l’aspect éphémère et fragile de l’amour.

Regard du traducteur

Après Contre le progrès et avant Contre la démocratie, Contre l’amour, 7 petites pièces burlesques, est une série de textes aussi ironiques que dérangeants du jeune auteur catalan Esteve Soler. Le mythe de l’amour, en tant que sentiment pur et noble, est démonté. Ces histoires dégagent une sensation d’échec contre l’amour romantique et idéalisé, de galvaudage de bons sentiments, de solitude et de désespoir. L’humour, présent dans tous les textes, fait ressortir l’ironie, la cruauté et l’impuissance des personnages. L’auteur fait appel à des contes de fées, à des scénarios futuristes, à des crises de couples contemporains et à l’industrie pornographique pour imaginer des situations extrêmes soulignant la vacuité de l’amour. Il fait ressortir les aspects les plus sombres dérivés de ce sentiment universellement recherché, tels que la jalousie, la vanité, l’arrivisme, l’indifférence, la superficialité et la violence. Une œuvre acide, à la fois dramatique et comique.