Cette chose-là

de Hristo Boytchev

Traduit du bulgare par Iana-Maria Dontcheva

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Bulgarie
  • Titre original : Ohoba Heubo
  • Date d'écriture : 1981
  • Date de traduction : 2003

La pièce

  • Genre : comédie absurde
  • Nombre d'actes et de scènes : 6 actes
  • Décors : Petite maison près d'un chemin de fer
  • Nombre de personnages :
    • 6 au total
    • 4 homme(s)
    • 2 femme(s)
  • Durée approximative : 90 mn
  • Création :
    • Période : 1982
    • Lieu : Théâtre national de Botevgrad, Bulgarie
  • Domaine : protégé, l'auteur

Édition

Résumé

Chaque nuit des bruits de pas résonnent dans le grenier de Dinko. Le bruit des pas d'une chose que ni Dinko ni ses amis ne réussissent ni à voir, ni à capturer, malgré de nombreuses tentatives. La chose est-elle réelle ou n'existe-t-elle que dans l'esprit de Dinko ? En tout cas, elle pose un des grands dilemmes de l'existence : faut-il écouter les bruits indéchiffrables de la vie et tenter de saisir leur signification, ou faut-il mieux adopter profil bas et faire semblant de ne rien entendre ?

Regard du traducteur

Cette chose-là est la première œuvre de Hristo boytchev et son premier contact avec l'écriture théâtrale, elle date du début des années 80. La résonance de la pièce dans son contexte initial avait beaucoup à voir avec la vision paranoïaque de l'existence d'alors, créée par une idéologie s'étant vidée de tout sens. Interroger le sens de la vie, voilà qui était presque subversif en ces temps où un régime avait des réponses à tout.
Alors que ses amis et collègues sont empêtrés dans un train-train quotidien, routinier et sans but, Dinko, plus alerte que les autres, n'arrive pas à se résoudre qu'il n'y ait rien qui puisse bruisser au grenier, qu'il n'y ait rien d'autre dans la vie que ce qu'on y voit. Le silence, par opposition au bruit, est forme mortifère : c'est le silence du Sens que Dinko ne veut pas accepter. Dès lors que la vie lui "parle", si terrifiant et vertigineux que ce soit, il trouve encore la force de vivre, de créer, de s'exprimer.
C'est une fable sur la recherche personnelle de signification existentielle et une forme de cri contre l'annihilation de l'individu. Comme souvent chez Boytchev, les personnages sont des "petites gens" cherchant un sentier dans la forêt épaisse d'une réalité qui les dépasse largement. Des gens simples, qu'on ne remarque jamais. Et comme toujours il en fait des personnages vibrants et uniques, qui nous font rire.