Bleu comme le ciel

de Norimizu Ameya

Traduit du japonais par Corinne Atlan

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Japon
  • Titre original : Burû-shîto
  • Date d'écriture : 2013
  • Date de traduction : 2018

La pièce

  • Genre : fragments de conversation et monologues
  • Nombre d'actes et de scènes : 12 scènes
  • Décors : Cour ou terrain de sport de lycée, dix chaises.
  • Nombre de personnages :
    • 10 au total
    • 3 homme(s)
    • 7 femme(s)
    • lycéens entre 16 et 17 ans
  • Durée approximative : 60 mn
  • Domaine : protégé

Édition

  • Edité par : Espaces 34
  • Prix : 13.00 €
  • ISBN : 978-2-84705-187-2
  • Année de parution : 2019
  • 64 pages

Résumé

La pièce se présente sous forme de douze saynètes, numérotées de zéro à onze - onze, c’est également le nombre de personnages : dix lycéens de Fukushima entre seize et dix-sept ans et un mystérieux « onzième » enveloppé dans une bâche, symbolisant l’horreur de la catastrophe. Les douze tableaux se déroulent dans la cour du lycée, où les adolescents prennent tour à tour la parole sur les sujets qui les préoccupent : un amour non partagé, les mésententes entre parents, le sentiment d’être différents des autres, etc. Ils se livrent également à des jeux collectifs ou des exercices de traduction. Le souvenir obsédant de la catastrophe est présent en filigrane tout au long de la pièce. Entre mémoire et oubli, chacun y réagit à sa manière : par la violence (Shigatatsu menace ses camarades avec une batte de base-ball), l’évitement (Momo passe son temps à dormir), la curiosité (Izumi veut savoir à tout prix ce qu’est la « chose » dans la bâche), la sidération ou le rêve… Le tsunami surgit de nouveau, dans une apothéose finale : Fumiya hurle à ses camarades de fuir, puis tous refont sans fin le décompte de leurs camarades disparus.

Regard du traducteur

Blue Sheet (Prix Kunio Kishida 2014) résulte d’un atelier d’expression théâtrale avec des lycéens d’Iwaki (Fukushima) et a fait l’objet de tournées au Japon avec ces mêmes lycéens. A travers des dialogues touchants, anodins seulement en apparence, la pièce donne à voir les peurs, les doutes et le désarroi d’un groupe d’adolescents confrontés à la fois au séisme qui a ravagé leur région, faisant plus de vingt mille victimes, et à l’opacité de l’accident nucléaire. Silences, danses ou pantomimes concourent également à exprimer l’indicible de cette expérience, la difficulté à dire le chagrin, la colère ou le deuil. Ameya interroge avec subtilité l’impact de la catastrophe et un avenir incarné par ces adolescents qui bouillonnent d’envie de vivre, malgré tout. Constat brut, sans jugement, d’une réalité terrible, Blue Sheet frappe par sa sincérité particulière. Au-delà de ce groupe de jeunes, c’est le devenir de l’humain qui est ici en jeu, ainsi qu’en atteste la dernière phrase, interrogation adressée cette fois au spectateur : « Hé toi ! Es-tu un être humain ? »