Vive l'harmonie

de Mario de Carvalho

Traduit du portugais par Marie-Hélène Piwnik

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Portugal
  • Titre original : Haja Harmonia
  • Date d'écriture : 1997
  • Date de traduction : 2004

La pièce

  • Genre : Baroque et inquiétant.
  • Nombre d'actes et de scènes : 2 actes.
  • Décors : Une cellule sans plafond. Au dessus, une structure complexe avec de multiples passerelles.
  • Nombre de personnages :
    • 18 au total
    • 11 homme(s)
    • 7 femme(s)
  • Création :
    • Période : 11 septembre 1997
    • Lieu : Centre culturel Malaposta, Lisbonne.
  • Domaine : protégé : Mme Marie-Ange Masson-Mosca.

Édition

  • Edité par : Editions Théâtrales
  • Prix : 12.00 €
  • ISBN : 978-2-84260-197-3
  • Année de parution : 2005
  • 64 pages

Résumé

Dans une prison à deux niveaux (cellules en bas, bureau du directeur en haut), qui devient peu à peu pour le spectateur la métaphore du monde moderne, des comportements dérisoires s'affrontent, marqués par l'incommunicabilité, jusqu'à l'apothéose finale dans un langage incompréhensible.

Regard du traducteur

Dans sa première phase, le théâtre de Mario de Carvalho s'est attaché au quotidien de sa génération et de celle qui l'a précédé, caractérisées par la résistance au salazarisme et un engagement courageux. Il n'en a pas moins privilégié, dès cette première écriture, l'approche ironique des rapports entre les êtres, où l'incompréhension et le conflit sont porteurs de troubles et de dissensions qui reflètent l'état du monde.

Avec Vive l'harmonie, il s'oriente vers un baroque dérisoire et inquiétant. Les prisonniers sont enfermés dans un établissement "ou l'on jouit de sa liberté" -celle en réalité de ne rien pouvoir dire ni faire- les prisons les plus redoutables étant celles où l'on rêve de nourritures populaires (les chinchards avec des nouilles!) Des personnages issus d'un folklore recréé interviennent de façon saugrenue, messagers de destins implacables, de passions qui tiennent de la réalité virtuelle, d'espoirs qui restent secrets, de délires charnels, de mystères millénaristes, de panacées ésotériques -seule consolation d'une humanité sans repères, à laquelle des émissions de télé-réalité, ou la loterie, prétendent offrir des solutions.

Parallèlement, l'équipe de direction et les prisonniers s'enferment en eux-mêmes. Ils sont paralysés par le besoin de communiquer, et l'incapacité à le faire, puisque l'essentiel -l'attention aux autres, l'amour du prochain, des siens- a été banni. Ils sont menacés pas l'inconnu et ses coups du fatum, qui annoncent la mort, la fin du monde, le triomphe du Mal absolu sur l'humain ou autre chose, à la limite du psychotique.

La pièce est très drôle, très dérangeante, souvent énigmatique, menée tambour battant, avec des passages qui relèvent de la farce, voire de l'opéra bouffe.