Un corps

de Geir Gulliksen

Traduit du norvégien par Marianne Ségol-Samoy

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Norvège
  • Titre original : En Kropp
  • Date d'écriture : 2012
  • Date de traduction : 2014

La pièce

  • Nombre d'actes et de scènes : 11 scènes
  • Nombre de personnages :
    • 3 au total
    • 2 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 60 mn
  • Création :
    • Période : 14 octobre 2012
    • Lieu : Dramatikkenshus, Oslo
  • Domaine : protégé

Édition

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Résumé

Masha arrive en Norvège et tombe amoureuse d’Ole qui travaille dans l’entreprise où elle fait le ménage. Elle apprend la langue, se trouve un autre travail. Et bientôt, elle se marie avec Ole qui la fait monter encore plus haut.
Masha est un corps qui avance seul. Qui s’éloigne de tout ce qu’il connait, de tout ce qu’il a appris, de tout ce qu’il sait. Pourtant c’est toujours un corps. Un corps ne comprend pas lui-même ce qui lui arrive. Il accepte qu’on le touche. Il ne sait jamais ce qui va lui arriver mais il accepte quand même qu’on le touche.
Ole veut être un corps pour Masha mais sans jamais vraiment comprendre ce que cela implique. Après, quand Masha ne se déshabille plus pour lui. Après, quand elle se déshabille pour un autre. Quand elle ne veut plus être un corps pour lui, quand elle préfère être un corps pour un autre, alors il veut mettre ses mains autour de son cou et qu’elle soit à sa merci.
Henrik se demande ce qui lui arrive. Son visage s’ouvre. N’importe quelle main peut le pénétrer, traverser la fine couche de peau pour entrer dans tout ce qui s’ouvre et se ferme en lui.
Un Corps est un texte sur l’amour, le désir, la sexualité, le pouvoir qui interroge l’attirance esthétique que dégage le physique d’un être humain.

Regard du traducteur

Un Corps est un texte troublant sur les rapports entre une femme et deux hommes. Il est question de l’attraction physique. Du corps. Du corps de l’autre qu’on veut posséder mais qui nous échappe.
Les scènes s’enchevêtrent. Certaines situations sont vécues en même temps qu’elles sont racontées par les personnages. Le présent de l’histoire et le temps de la narration se mélangent. Ici il est aussi question de rapports de classe, de désir, de pouvoir. Nait alors un état émotif qui altère la sérénité de l’esprit, qui compromet le contrôle de soi.
Dans une économie de mots, Geir Gulliksen installe un climat d'étrangeté entre ces trois personnages où rien n’est dit mais où tout est suggéré. Dans une écriture très travaillée, l’auteur arrive à capter l’étrangeté derrière des situations apparemment banales. Une construction morcelée et elliptique qui aboutit à un climat inquiétant où la vulnérabilité émotionnelle devient universelle.
"Il est fascinant d'écrire sur l'attraction physique. Les choses les plus folles peuvent se produire entre deux personnes. Le plus intéressant n’est souvent pas ce qui est dit mais ce qui se déroule dans l’obscurité. Nous nous soumettons à l'autre, nous essayons d’amener l’autre à se soumettre". Geir Gulliksen

Traduction réalisée avec le soutien de : Writer's Guild of Norway et NORLA (Norwegian Literature Abroad).