Italie-Brésil 3 à 2

de Davide Enia

Traduit de l'italien par Olivier Favier

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Italie
  • Titre original : Italia-Brasile 3 a 2
  • Date d'écriture : 2002
  • Date de traduction : 2010

La pièce

  • Genre : Théâtre-récit
  • Nombre d'actes et de scènes : 3 temps et un prologue
  • Décors : aucune indication
  • Nombre de personnages :
    • 1 au total
    • 1 homme(s)
  • Durée approximative : 1h20
  • Création :
    • Période : mai 2002
    • Lieu : Stade S.Siro-Giuseppe Meazza à Milan
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

En 1982, l'Italie remporte le mondial du football par une nette victoire sur l'Allemagne. Mais le match « historique » que choisit de nous raconter Davide Enia est celui des quarts de final. L'équipe italienne, grâce aux trois buts marqués par un joueur peu connu, Paolo Rossi, élimine l'équipe brésilienne, donnée favorite, qui jouit d'une réputation d'invincibilité. On sent d'emblée que le propos de l'auteur est double : transmettre une passion -avec tout ce qu'on peut en tirer d'élans sensuels pour ceux qui la partagent, et de distanciation comique pour celui à qui elle est plus étrangère- et en faire un instant de regard sur la vie -le moment de loisir devenant le véhicule des peurs et des rêves de tout un chacun. Dans la version publiée, apparaissent de nombreuses notes -qui peuvent s'intégrer au spectacle à part entière- où, sous prétexte d'éclairer certaines expressions dialectales ou des techniques de jeu, l'auteur se lance dans d'intéressantes digressions : dans l'une d'elles, il explique qu'en dialecte sicilien le sexe masculin porte un nom féminin et inversement. « Une métaphore, conclut-il, mais de quoi », ce qui semble assez bien résumer l'esprit de son récit.

 

En ouverture nous sont donnés quelques événements fondamentaux de l'année 1982, lesquels revêtent, comme souvent dans ce genre de liste, un ton singulièrement pessimiste. Puis le narrateur replonge dans ses souvenirs d'enfance. Il est un des deux milliards cinq cents millions de téléspectateurs à avoir assisté à la transmission télévisée de la rencontre. À travers les commentaires, les réactions de la famille palermitaine qui l'entoure, nous est donnée une coupe vive de l'imaginaire populaire. À la passion du football se mêlent des références presque magiques à la loterie -où les numéros du dernier tirage délivrent des messages secrets sur l'issue du match. Apparaît aussi un sentiment national fait d'orgueil timide -on nous apprend qu'un journal a titré quelques jours auparavant « L'Italie contre les Martiens »- et d'un certain opportunisme de bon aloi -ainsi des jugements sur le dit Paolo Rossi, maudit pour une erreur en début de match, et porté aux nues ensuite pour les trois buts marqués. Une étrange sensualité se dégage à la fois de la liesse des téléspectateurs à chaque but marqué, de la description du jeu brésilien décrit comme une danse, quand celui des Italiens semble plus mystérieux encore -le reflet d'une identité nationale complexe?

La mi-temps est l'occasion d'évoquer un événement oublié et terrible de la seconde guerre mondiale. « Une fois au moins, nous prévient le narrateur, la victoire a mené à la mort ». En 1942, une équipe de Kiev, formée à partir de la grande Dynamo, est contrainte par des officiers nazis à affronter une équipe allemande. La victoire qui s'en suit conduira à l'évacuation du stade et à l'exécution sommaire des joueurs. Étrange intermède, sans aucun doute, qui nous éclaire cette fois sur l'aspect métaphorique -celui d'un combat sans haine, et de l'affirmation d'une identité- que peut parfois représenter un match de football.

Regard du traducteur

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