Harry 1920 ou La Comédie de la fin du monde. Un cycle

de Theodor Tagger

Traduit de l'allemand par Henri Christophe

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Autriche
  • Titre original : Harry. 1920 oder die Komödie vom Untergang der Welt. Ein Zyklus. Berlin 1920.
  • Date d'écriture : 1920
  • Date de traduction : 2012

La pièce

  • Genre : comédie
  • Nombre d'actes et de scènes : 5 actes, 41 scènes
  • Décors : 6
  • Nombre de personnages :
    • 26 au total
    • 15 homme(s)
    • 11 femme(s)
  • Durée approximative : 150mn
  • Domaine : protégé Kiepenheuer Medienverlag / Schwarzinger Heinz pour les pays francophones

Édition

Résumé

Le baron Ernest tente en vain d’obtenir du prêteur sur gages Wehrstam un report de l’échéance, voire un crédit supplémentaire pour financer son projet d’investissement industriel à Berlin. Le fils de Wehrstam, Harry, lycéen de 17 ans, écoute en cachette la conversation. Découvert, il s’oppose à son père et se dit enthousiasmé par la cavalerie financière envisagée par le baron. Celui-ci cède à Wehrstam un collier de grande valeur de son ex-femme.
L’acte 2 se passe dans un cours de danse, où le maître tire le plus grand profit de l’appétit de plaisirs et de l’inflation galopante ; le baron Ernest lui sert de rabatteur. Harry tombe sur lui alors qu’il s’y rend avec sa bien aimée Olga. Fasciné par le baron, il décide d’agir et de dérober le fameux collier pour lui rendre service. Rentré chez lui, il passe à l’acte, force le tiroir et, ne trouvant pas le collier, s’empare d’un paquet de billets de mille marks. Il joue la comédie à sa mère venue le rejoindre dans sa chambre, bien décidé à partir avec Olga en Amérique dès le lendemain matin.
Appelée par Wehrstam (lequel soupçonne d’emblée son fils), la police établit son constat et interroge les habitants de la maison. Harry a disparu. Le baron Ernest vient faire une ultime tentative auprès de Wehrstam et fait le lien entre la conversation de la veille et le vol. Il s’en ouvre à la mère de Harry : dans la matinée, le jeune garçon est venu chez lui pour lui proposer les 27 000 marks qui ont disparu. Après avoir refusé, il l’a laissé repartir avec l’argent.
L’acte 4 se déroule dans un salon de jeu clandestin où Harry, se faisant passer pour un voyageur américain, est plumé selon les règles de l’art. Cilly, une jeune femme malmenée, prend pitié de lui et le ramène chez elle. Il lui avoue la supercherie et son forfait.
Le lendemain matin, acte 5, Cilly rend visite à Mme Wehrstam folle d’angoisse pour son fils. Josefa, sa fille, a déjà parcouru toute la ville à sa recherche. Cilly leur révèle le retour du fils repentant qui, bravement, veut cependant affronter la rigueur de son père. Olga, venue s’enquérir, cherche à amadouer Wehrstam qui veut envoyer son fils dans une maison de redressement pour deux ans. Révolté, Harry décide d’arrêter ses études et d’apprendre le métier de serrurier. Même l’arrivée du baron Ernest - qui a beaucoup gagné au jeu et veut compenser les pertes de Harry - ne le feront pas changer d’idée : il remplit son sac à dos et part. Le baron, stupéfait, dégage le collier. Schall, le gendre de Wehrstam, boursicoteur, fait remarquer à celui-ci que l’habit acheté par Harry lui rapportera facilement 5 000 marks…

Regard du traducteur

Après la musique et la poésie, porté par l’expérience expressionniste, Tagger s’attaque au théâtre avec ce diptyque de la Comédie de la fin du monde. Au sortir de la Première Guerre mondiale, en pleine tourmente sociale, politique, économique, le plateau lui semble le lieu idéal pour rendre compte de son époque trouble et dénoncer les maux d’une société ébranlée jusque dans ses fondements. Il investit le lieu du débat public de toute sa verve, son intelligence et son empathie avec une population en grande perdition. La langue percutante, sèche, directe et une dramaturgie serrée pulsent à l’unisson avec le rythme haletant de l’époque. À découvrir, à jouer !