Démon rouge

de Hideki Noda

Traduit du japonais par Corinne Atlan

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Japon
  • Titre original : Akaoni
  • Date d'écriture : 1996
  • Date de traduction : 2013

La pièce

  • Genre : comédie noire
  • Nombre d'actes et de scènes : 16 scènes
  • Décors : Aucune indication
  • Nombre de personnages :
    • 24 au total
    • 12 homme(s)
    • 12 femme(s)
  • Durée approximative : 2h
  • Création :
    • Période : 1997
    • Lieu : Tokyo
  • Domaine : protégé

Édition

Cette traduction n'est pas éditée mais vous pouvez la commander à la MAV

Résumé

La pièce s’ouvre sur le sauvetage de 3 naufragés : « Cette Femme », son frère un peu attardé, Tombi, et un jeune marginal du nom de Mizukane. « Cette Femme » s’étonne du goût étrange de la soupe qui l’aide à reprendre des forces. Tombi prend la parole pour annoncer qu’elle s’est jetée du haut d’une falaise quelques jours après avoir été sauvée, et entreprend alors de raconter comment lui-même, sa sœur et Mizukane, qui était amoureux d’elle, ont pris la mer à la recherche du royaume merveilleux que leur a décrit un étranger. Ce personnage étrange, que les habitants du rivage prennent pour un démon mangeur d’hommes est en fait un étranger idéaliste et végétarien, en quête d’un monde paradisiaque. La jeune fille, déjà ostracisée par le village pour sa beauté et sa liberté, se prend d’affection pour lui. Après de multiples péripéties, tous deux sont condamnés à mort par les villageois. Ils parviennent à s’évader avec l’aide de Tombi et de Mizukane, et tous quatre embarquent en quête du royaume au-delà de la mer. Le courant les ramènera, à demi-morts de faim, sur le rivage. On revient alors à la scène du début, et le spectateur comprend que « La Femme » s’est suicidée parce que Mizukane, pour lui sauver la vie en mer, lui a fait manger la chair du prétendu « démon ».

Regard du traducteur

Cette pièce sur la discrimination, souvent jouée à l’étranger (Londres, New-York, Thaïlande, Corée) a marqué la consécration internationale de Noda. Grand prix Asahi des Arts de la Scène 2004, elle reste à ce jour la pièce la plus emblématique de cet auteur, et la plus proche de l’univers du nô. En dépit de situations cruelles, voire révoltantes, on rit beaucoup dans ce spectacle qui, comme toutes les créations de Noda, répond à une chorégraphie très précise et dynamique, avec de nombreux changements de personnages sur scène, retours dans le passé, récit dans le récit, etc. Cette fable à l’humour noir et à l’atmosphère onirique, pleine de poésie, sur le thème de la différence, est un réquisitoire contre l’intolérance et le racisme. Noda dénonce l’égoïsme de nos sociétés et interroge la place de «l’étranger » parmi nous, sur un rythme, c’est le cas de le dire, «endiablé ». On songe aux « Sorcières de Salem » de Miller, notamment dans les scènes d’hystérie collective des villageois, ou lors du jugement de « Cette femme », seul personnage qui fait véritablement preuve d’humanité, les autres se comportant en véritables « démons ».