À l’air libre

de Tino Caspanello

Traduit de l'italien par Julie Quénehen

Avec le soutien de la MAV

Écriture

  • Pays d'origine : Italie
  • Titre original : ’Nta ll’aria
  • Date d'écriture : 2007
  • Date de traduction : 2011

La pièce

  • Genre : Comédie poétique
  • Décors : Un balcon et un rideau de lanières en plastique
  • Nombre de personnages :
    • 3 au total
    • 2 homme(s)
    • 1 femme(s)
  • Durée approximative : 1h00
  • Création :
    • Période : 2007
  • Domaine : protégé (SIAE)

Édition

  • Edité par : Espaces 34
  • Prix : 12.80 €
  • ISBN : 978-2-84705-090-5
  • Année de parution : 2012

Résumé

Deux ouvriers, un balcon à peindre, des mots sans poids pour faire passer le temps. Cela pourrait être l’éternité, ainsi, pour toujours, avec sa logique, ses certitudes, la soif, la faim et la solitude. Il pourrait en être ainsi, pour toujours, si quelqu’un n’arrivait pas, quelqu’un hors de tout cadre, hors de toute perfection, sans horizon (car trouver sa place dans un cœur est désormais presque impossible). Quelqu’un qui pourtant a beaucoup à offrir, entre deux cafés, entre un verre de vin et un rêve volé à l’imagination. Quelqu’un qui regarde encore le monde et qui l’écoute, au-delà de ses bruits, au-delà du son de ses mots, pour en découvrir les secrets qui voyagent sous sa peau.
La langue de ce texte est le dialecte de la région sicilienne de Messine : simple, dépouillé, parfois réduit au son le plus pur. Quant à l’écriture, qui s’inspire de la façon de parler du quotidien et ne présente aucune incursion stylistique, elle évite de descendre en profondeur, afin de laisser au public des espaces d’intervention et des vides qu’il peut combler personnellement.

Regard du traducteur

Deux ouvriers sur un balcon. Le duo est habituel : le premier ouvrier, le plus âgé des deux, est censé garantir que le travail se fasse dans les temps tandis que le second ouvrier, le plus jeune, retarde l’objectif car il est le plus rêveur et le plus fantaisiste des deux. Leur travail consiste à peindre un balcon en noir. Ils ont presque terminé quand ils se mettent à s’interroger sur le travail, sur ce que c’est que ce travail, qui en somme, fait passer le temps.
Le dialogue théâtral naît donc d’emblée d’une situation de parole insolite qui va être renforcée par l’apparition tout aussi insolite et inattendue d’une femme, de la femme. On ne sait pas d’où elle vient, on ne l’a jamais vue, elle n’a pas le droit d’être ici. D’ailleurs elle n’a pas de nom, mais elle a tout ce qu’il faut dans son sac : du café, de l’eau, un chapeau, un collier et du rouge à lèvres. Là où elle se trouve, il y a toujours une fête. D’une situation de parole insolite, on bascule ensuite dans un moment de vision, où la fantaisie et l’imaginaire font irruption dans le monde routinier des deux ouvriers. Il s’agit d’un rêve qui porte aussi avec lui le cauchemar de la folie, de l’enfermement.
Ce trio cache en lui un secret, celui de l’homme contemporain, tiraillé entre le Moi, le Surmoi, le Ça et les autres innombrables divisions contemporaines de son esprit. Le personnage de la femme est celui qui redonne son unité à cet être écartelé, et fait revivre son âme. Attention, l’âme siffle toujours deux fois.